Les mauvaises nouvelles s'accumulent pour la France, poussant certains à prendre des décisions concrètes, comme transférer leurs capitaux à l'étranger. C’est Éric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, qui signale cela sur X (Twitter).
Le système de paiement entre banques centrales et banques commerciales de la zone euro – TARGET 2 – donne en effet une image claire des déséquilibres entre pays, des balances des paiements internes à l’eurozone.
L’économiste indique que "la dette nette TARGET 2 de la Banque de France a atteint un record historique de 175 milliards d'euros en septembre 2024. Cela doit résulter de grosses fuites financières hors de France. Une dégradation de 237 milliards d'euros depuis la créance nette de 62 milliards en octobre 2020."
Un niveau de déséquilibre supérieur à l’époque de la crise des subprimes : "L'énorme dette nette TARGET 2 de la Banque de France de 175 milliards d'euros en septembre 2024 dépasse fortement la dette nette exceptionnelle de 117 milliards en décembre 2008 lors de la grande crise financière avec les retraits massifs des fonds du marché monétaire."
Bien qu'il n'y ait pas de crise, la France fait face à "de grosses fuites financières", ce qui montre que sa crédibilité en tant que telle est en jeu. On note d’ailleurs que les faillites d’entreprises explosent, retrouvant des niveaux records similaires à ceux de la crise des subprimes, ce qui témoigne de la gravité de la situation. Sans aller jusqu’à fermer boutique ou à déplacer leurs fonds à l’étranger, la plupart des entreprises réduisent la voilure (arrêt des investissements, chasse aux coûts, réductions d’effectifs) en anticipation des probables hausses d’impôts prévues dans le budget 2025. C’est la grosse déprime !
Les inquiétudes sont à la fois microéconomiques et macroéconomiques : Standard & Poor's publiera sa notation de la dette française le 29 novembre. Une dégradation, qui abaisserait la note de AA à A, ferait automatiquement perdre des acheteurs qui, pour beaucoup, ont l’obligation d’acheter au moins du AA. La tension sur les taux s’intensifierait. Ce scénario n’a rien d’improbable : une motion de censure qui renverserait le gouvernement, et le budget par la même occasion, plongerait le pays dans l’inconnu.
Mais pourquoi ceux qui s'inquiètent de la situation financière de la France transfèrent-ils leurs capitaux à l’étranger ? La raison principale est simple : ils redoutent une éventuelle saisie. Les dispositifs existent, nous en avons parler à maintes reprises ici, que ce soit la directive BRRD (pour les comptes bancaires) ou la loi Sapin 2 (pour l’assurance-vie). Une telle fuite de capitaux indique que les craintes d’une grave crise financière sont élevées, avec à la clé une incapacité de l’État à se financer, ou alors à des taux d’intérêt prohibitifs. Cela aurait des répercussions directes sur les banques, dont les bilans, remplis d’obligations du Trésor, deviendraient soudainement très friables.
Un compte à l’étranger n’est pas facilement accessible à tous ; cependant, une solution simple pour se protéger de ce scénario noir consiste à acheter de l'or physique (ou du bitcoin, à condition de s’y connaître).
Ce chiffre de TARGET 2 reflète une réelle inquiétude, et manifestement, des gens bien informés savent des choses qui ne sont pas encore relayées dans les médias…
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