La Banque de France relève sa prévision de croissance à 5,5% pour 2021 a annoncé le 16 mars sur RTL le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. Un chiffre délirant alors que le premier trimestre commence déjà dans le rouge avec le couvre-feu et la fermeture des restaurants, hôtels, stations de ski, etc. Il faudrait du 7-8% sur les trois trimestres qui viennent pour atteindre cette prévision... Redevenons sérieux.
La croissance du PIB en France diminue inexorablement de décennie en décennie depuis le premier choc pétrolier de 1973, elle est désormais de l’ordre de 1% depuis quelques années. C’est désormais vers zéro que nous nous dirigeons, et pourquoi pas vers une récession permanente. Le reste de l’Europe, moins mal en point, verra aussi sa croissance régresser.
La raison fondamentale de cet affaissement est la zombification généralisée de l’économie. Selon la Banque des règlements internationaux (BRI), une "entreprise zombie" est "une entreprise cotée en Bourse, existante depuis plus de 10 ans et dont le ratio entre l’EBIT (le bénéfice avant paiement des intérêts et impôts) et la charge des intérêts qu’elle supporte est inférieur à un." Autrement dit une entreprise incapable de payer les intérêts de sa dette avec les résultats générés par son activité. Elle survit en émettant des obligations ou en convaincant les banques de lui prêter encore et encore.
En survivant ainsi, ces entreprises captent des ressources qui seraient mieux utilisées par d’autres plus jeunes et plus dynamiques. La "destruction créatrice" théorisée par Schumpeter est enrayée et, en conséquence, la croissance globale de l’économie diminue à cause de cette mauvaise allocation des ressources. Des entreprises moribondes captent des ressources sans rien apporter en retour.
Jusqu’ici ce phénomène ne concernait que les grosses entreprises. Avec la crise du Covid-19 et ses confinements, des aides généralisées ont été mises en place (à juste raison puisque c’est l’État qui a décidé des restrictions), et c’est désormais toutes les entreprises qui sont concernées, les PME, les TPE et même les indépendants ! En 2020, en France, contrairement à ce que l’on pouvait penser, le nombre de faillites a diminué de 38% par rapport à 2019, malgré la mise à l’arrêt de secteurs entiers. Grâce à ces aides et aux reports de charges, des entreprises qui auraient fait faillite sans la crise du Covid en ont profité pour prolonger leur activité. Nul ne le leur reprocherait, mais voici des bataillons d’entreprises zombies, PME et TPE cette fois. Et le phénomène est comparable en Europe.
Ce sont désormais des pans entiers de l’économie qui sont touchés, tel un corps malade, et qui affaiblissent tout l’organisme. L’abandon brutal de ce soutien provoquerait une vague de faillites qu’aucun gouvernement ne pourrait électoralement supporter. Alors, les aides diverses et variées seront prolongées et l’étatisation, pour ne pas dire la soviétisation, de l’économie sera d’autant renforcée. Sans doute le chômage n’augmentera-t-il pas de façon conséquente, mais autant dire adieu à la croissance, ce ne sera désormais plus qu’un rêve.
Il n’y a plus que la planche à billets de la Banque centrale européenne pour apporter des paillettes, de l’illusion à bon marché, des bulles boursières et immobilières qui feront tourner les têtes mais qui n’auront qu’un temps. Une BCE qui tiendra aussi à bout de bras un secteur bancaire perclus de mauvaises dettes... Notre économie est définitivement confinée.
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