C’est l’enseignement essentiel d’un récent sondage de l’Institut français d'opinion publique (Ifop) : seuls 39% des Français affirment être en capacité de mettre de l’argent de côté après avoir payé toutes leurs dépenses contraintes (logement, alimentation, etc.). C’est 5 points de moins qu’en 2014 (44% à l’époque), et surtout 15 points de moins qu’en 2010 (54%). Selon l’Ifop, cet effondrement de la capacité d’épargner "témoigne surtout de l’appauvrissement vécu par une partie de la population."

Logiquement, la capacité des Français à épargner varie principalement selon leur niveau de vie : 71% des catégories aisées (plus de 2.500 euros nets par mois) sont en capacité d’épargner, ce taux diminuant à mesure que le revenu baisse, pour atteindre seulement 21% chez les catégories pauvres (moins de 900 euros mensuels). Oui, en France, on est "aisé" à partir de 2.500 euros nets par mois seulement, ce qui en soi constitue un autre signe d’appauvrissement !

Cette diminution notable du nombre de Français parvenant à épargner constitue une preuve indirecte de la baisse de leur pouvoir d’achat, contrairement aux affirmations de l’Insee, comme je l’avais montré dans mon livre. Plus fondamentalement, cette incapacité croissante à épargner signifie une perte de liberté : sans argent de côté, on devient complètement dépendant des aléas de la vie. La seule réponse en cas de coup dur est l’aide sociale, ce qui donne d’autant plus d’importance à l’État… le seul à pouvoir se féliciter discrètement de cette évolution qui, en effet, lui donne encore plus de pouvoir sur les gens.

De plus, l’épargne ne rapporte rien. Elle perd même en pouvoir d’achat au fil des années, avec des livrets bancaires ou de l’assurance-vie qui rapportent moins que la hausse des prix. Les efforts des épargnants sont mal récompensés ! Tout est fait pour décourager l’épargne, aussi bien par un pouvoir d’achat rogné d’année en année que par des taux zéro qui en font disparaître la gratification. À qui profite le crime ? À l’État qui – avec la banque centrale – se substitue à l’épargne pour financer l’économie, et qui devient de plus en plus le filet de sécurité des personnes en difficulté (prestations sociales croissantes, et on en rajoute : "chèque énergie", "chèque inflation", etc.)

Rappelons l’importance de l’épargne, garant de l’autonomie et de la liberté individuelle, offrant la sécurité et la prospérité (si on a du flair). Encourageons d’ailleurs l’épargnant à sortir des sentiers battus : se protéger de l’inflation - croissante ces derniers mois et certainement durable - peut se faire avec l'or physique, qui a démontré au cours de l'histoire sa capacité à préserver un capital par-delà les années et les décennies. Il existe bien sûr d’autres actifs à retenir : le Bitcoin, très volatile, l’immobilier et les actions, à condition d’être très sélectif. Il faut, à l’évidence, sortir des produits bancaires classiques puisqu’avec le retour de l’inflation, ils diminuent le pouvoir d’achat de l’épargne.

Ceci dit, malheureusement, la capacité à se constituer une épargne devient de plus en plus difficile, comme le montre ce sondage, étant donné l’appauvrissement général des ménages en France.

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