La France, pays de millionnaires ? C’est en tout cas ce qu’indique le Global Wealth Report 2025 de la banque UBS, selon lequel l’Hexagone comptait 2,9 millions de millionnaires en dollars en 2024, se plaçant ainsi à la 3ᵉ place mondiale, derrière la Chine (6,5 millions) et les États-Unis (23,8 millions), mais devant le Japon (2,7 millions), l’Allemagne (2,7 millions) et le Royaume-Uni (2,6 millions).

La France trône sur le podium mondial des pays comptant le plus de millionnaires, alors même que les faillites s’envolent, que le chômage repart à la hausse, et que les comptes publics suscitent l’inquiétude des marchés — la France empruntant désormais à un taux supérieur à celui de l’Italie. Comment expliquer ce paradoxe ? Y aurait-il deux France, hermétiquement séparées par un mur invisible ?

De quoi alimenter, en tout cas, les discours sur les inégalités – l’INSEE recense près de 10 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté – et sur la redistribution via la création d’impôts réservés aux plus riches, à l’image de la « taxe Zucman", qui ne concernerait toutefois que les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros. Comme si la France ne croulait pas déjà sous les impôts… Bref.

L’IFRAP souligne dans son analyse du rapport que "cette richesse exprimée en dollars masque des effets de taux de change et de flambée immobilière." Le dollar ou l’euro, qualifiés de devises 'fortes' – en réalité simplement moins malades que celles des pays émergents – tendent à surévaluer ce patrimoine par rapport aux pays à devise faible (Brésil, Argentine, Inde, Indonésie etc.) mais qui, économiquement, s’en sortent tout de même bien.

L’étude met ainsi en lumière la catégorie des "EMILLI" (Everyday Millionaires), ces ménages dont le patrimoine net se situe entre 1 et 5 millions de dollars, et dont le nombre a quadruplé depuis 2000. Une progression largement attribuable à l’envolée des prix de l’immobilier et aux variations de devises. "En France, cette catégorie est dominante" signale l’IFRAP, au détriment des grandes fortunes (au-dessus de 10 ou 30 millions de dollars) qui, elles, viennent des grosses PME, des ETI et des grandes entreprises. Un point faible de la France.

La majorité des millionnaires français le sont principalement grâce à l’immobilier – une richesse en grande partie factice : l’immobilier est lourdement taxé, l’investissement locatif est de moins en moins rentable, et le nombre de locations chute. Les prix des biens devraient logiquement être bas, mais restent élevés en raison d’un droit foncier très restrictif. La loi SRU, par exemple, oblige les municipalités à acquérir des terrains ou des biens existants pour les convertir en logements sociaux – un phénomène massif à Paris. C’est une économie de la pénurie, mais le besoin est vital, donc ça vaut cher. La valeur de l’immobilier en France est largement d’origine bureaucratique.

Nous sommes dans une économie dirigée, artificiellement soutenue par la dette, et la musique va bientôt s’arrêter. La richesse immobilière ne peut rester durablement déconnectée de la prospérité globale d’une nation, notamment quand les nouvelles générations n’ont pas le pouvoir d’achat pour acquérir les biens détenus par leurs aînés. Les prix baissent depuis le Covid, et c’est loin d’être terminé. La crise de la dette qui nous pend au nez – même le Premier ministre et Bercy le reconnaissent – se traduirait par une chute de la consommation, mais aussi par un effondrement de l’immobilier. Ces prix factices, gonflés à l’hélium, pourraient éclater comme des bulles de savon.

Chers propriétaires, il est encore temps de basculer une partie de votre immobilier vers l’or physique – la seule véritable sécurité.

À bon entendeur…

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