L'or a retrouvé tout son éclat. Selon le dernier rapport du World Gold Council (WGC) publié ce jeudi, la demande mondiale du métal précieux a augmenté de 8% au premier semestre par rapport à la même période l'an dernier, à 2181,7 tonnes. Un niveau qui n'avait plus été observé depuis 2016. La demande a notamment été forte au deuxième trimestre. Entre avril et juin, investisseurs professionnels, particuliers et banques centrales ont acheté 1123 tonnes (+8% également sur un an).

Derrière cette hausse se cachent les banques centrales et les investisseurs financiers. Les premières ont mis la main sur 374,1 tonnes d'or au premier semestre (+57% sur un an), du jamais vu depuis 2010, année au cours de laquelle elles sont devenues acheteuses nettes d'or. Sur le seul deuxième trimestre, leurs achats ont atteint 224,4 tonnes, soit un bond de 47% par rapport au deuxième trimestre 2018.

"La dynamique d'achat s'est poursuivie avec vigueur depuis l'an dernier - 2018 a vu le plus haut niveau d'achats annuels en 50 ans - et témoigne clairement de l'état d'esprit de la communauté des banques centrales à l'égard de l'or", souligne le WGC.

Les achats les plus importants ont été réalisés dans les marchés émergents. La Pologne s'est emparée de 100 tonnes d'or au deuxième trimestre. "Il s'agit des achats trimestriels les plus élevés effectués par une seule banque centrale depuis que l'Inde a acheté 200 tonnes au FMI en novembre 2009", note le WGC.

La Turquie a acheté 60,6 tonnes au premier semestre, tandis qu'à la même période, la Chine s'emparait de 74 tonnes et l'Inde de 17,7 tonnes. Parmi les rares banques centrales vendeuses figure notamment l'Allemagne, qui s'est délestée de 3 tonnes sur les six premiers mois de l'année.

Le changement d'attitude à l'égard de l'or depuis la crise financière a été mis en évidence par la décision des banques centrales de la zone euro de mettre fin à un accord visant à limiter les ventes d'or, les institutions de la région ne le vendant plus en grandes quantités et étant désormais des acheteuses nettes.

Les investisseurs financiers ont pour leur part misé sur les ETF, ces fonds indiciels adossés au cours du métal jaune. La demande pour les ETF a bondi de 99% pour s'établir à 67,2 tonnes au deuxième trimestre tandis que les achats de lingots et de pièces d'or ont chuté de 12% à 218,6 tonnes.

Point commun entre les banques centrales et les investisseurs professionnels: la volonté de se protéger dans un climat mondial tendu. "La morosité, exacerbée par les tensions commerciales et géopolitiques, a continué à assombrir l'économie mondiale. Cela s'est reflété dans la volatilité des marchés financiers au cours du trimestre. Les banques centrales, comme d'autres investisseurs, recherchaient la sécurité dans l'or car elles cherchaient à se protéger face à de nombreux risques imminents", explique le WGC.

L'or profite des mariages en Inde

L'une des autres composantes de la demande mondiale d'or est la bijouterie. La demande de ce secteur a progressé de 2% à 531,7 tonnes. L'industrie joaillière indienne, l'une des plus importantes au monde, a notamment vu ses achats grimper de 12% à 168,8 tonnes au deuxième trimestre. "Une saison des mariages bien remplie et des ventes de festivals en bonne forme ont stimulé la demande, avant que la hausse des prix de juin ne la mette pratiquement au point mort", note le WGC.

En Chine, en revanche, la demande en or pour la joaillerie a baissé de 4%, à 137,8 tonnes, lors des trois mois du printemps. Le rapport du conseil explique que le deuxième trimestre est souvent considéré comme étant "une saison traditionnellement plus lente" pour ce secteur en Chine.

Une offre en hausse

Face à cette demande grandissante, l'offre d'or a augmenté de 6% au deuxième trimestre à 1186,7 tonnes. La production minière a notamment grimpé de 2% à 882,6 tonnes, un record trimestriel selon le WGC. La quantité d'or issue du recyclage a pour sa part augmenté de 9% à 314,6 tonnes, stimulée par la hausse des prix.

Sur le premier semestre dans son ensemble, la production totale a atteint un plus haut en trois ans, à 2323,9 tonnes.

 

Source originale: Le Figaro

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