Les banques centrales de la zone euro ont décidé de ne pas prolonger un accord conclu il y a 20 ans visant à coordonner leurs ventes d'or, soulignant qu'elles n'envisageaient pas de vendre d’importantes quantités de métal.

Le premier Accord sur les avoirs en or des banques centrales (Central Bank Gold Agreement, CBGA) avait été signé en 1999, afin de limiter les ventes d’or et stabiliser le marché, car au cours des années 1990, des ventes sporadiques d'or étaient souvent effectuées à huis clos par les banques centrales européennes, ce qui affectait les prix et compromettait la stabilité du marché.

L'accord a été renouvelé trois fois, en 2004, 2009 et 2014, évoluant progressivement vers des modalités moins strictes.

Le quatrième Accord sur les avoirs en or des banques centrales, qui expirera le 26 septembre 2019, a été signé par la BCE, la Banque Nationale de Belgique, la Deutsche Bundesbank, l’Eesti Pank, la Central Bank of Ireland, la Banque de Grèce, le Banco de España, la Banque de France, la Banca d’Italia, la Central Bank of Cyprus, la Latvijas Banka, le Lietuvos bankas, la Banque centrale du Luxembourg, la Central Bank of Malta, De Nederlandsche Bank, l’Oesterreichische Nationalbank, le Banco de Portugal, la Banka Slovenije, la Národná banka Slovenska, la Suomen Pankki – Finlands Bank, la Sveriges Riksbank et la Banque nationale suisse.

Selon les banques centrales signataires, il n'est pas nécessaire d’adopter un nouvel accord formel dans la mesure où le marché s’est développé et est arrivé à maturité.

"Depuis 1999, le marché mondial de l’or s’est considérablement développé en matière de maturité, de liquidité et de base d’investisseurs. Le prix de l’or a été multiplié par cinq environ sur cette période. Les signataires n’ont pas vendu de volumes d’or importants depuis près de dix ans et les banques centrales et d’autres institutions officielles en général sont devenues des acheteurs nets d’or", indique le communiqué de la BCE.

Les institutions signataires confirment que "l’or reste un élément important des réserves monétaires mondiales, dans la mesure où il continue d’offrir des avantages en matière de diversification des actifs", et assurent "qu'aucune d’elles n’a actuellement l’intention de procéder à la vente d’importantes quantités d’or."

 

 

"L'attitude des banques centrales à l'égard de l'or a diamétralement changé depuis la crise financière, et cette annonce de la BCE en est un nouveau signe", estime Natalie Dempster, directrice générale en charge des banques centrales et des politiques publiques au World Gold Council.

"Alors qu'elles vendaient 500 tonnes d'or en 1999, les banques centrales ont acheté des quantités record l’année dernière. L'Europe elle-même est désormais acheteuse nette d'or. Plus personne n'a besoin d'un accord sur les ventes. C'est une reconnaissance majeure du rôle de l'or dans les réserves monétaires mondiales", ajoute t-elle.

Selon les chiffres du World Gold Council, les banques centrales ont acheté 651 tonnes d'or d'une valeur de près de 30 milliards $ l'an dernier, la plus grande part revenant à la Pologne et à la Hongrie.

 

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