Sur l’ensemble du portefeuille de juniors, 13 titres sont en hausse de plus de 10%, dont 8 entre +20% et +40% depuis la semaine dernière :

 

 

On commence donc à observer certains "crépitements" dans ce secteur "pop-corn"

Lorsqu’une junior augmente de 30% dans un portefeuille de 15 valeurs, c’est une hausse de 2% assurée pour l’ensemble des positions. C’est une bonne raison pour posséder un portefeuille diversifié dans ce secteur, en augmentant les probabilités de hausse sur plusieurs dossiers. C’est la stratégie "pop-corn" !

Ce mouvement affecte en particulier le compartiment des juniors Argent, l’indice SILJ est en rupture de support baissier et vient de sortir de son flag de consolidation :

 

 

Ce mouvement haussier des juniors se déroule à un moment où le marché actions arrive à un niveau "bullesque" inégalé dans l’histoire. Les minières ont largement sous-performé les indices dans cette dernière phase d’euphorie qui a duré jusqu’à Vendredi dernier. Depuis maintenant une semaine, les minières recommencent à surperformer l’indice global SP500. Graphiquement, le rapport SP500/GDX a formé une figure harmonique baissière, un "cypher" qui a enclenché un signal baissier de ce rapport depuis quelques jours.

 

 

La fin de l’euphorie des indices correspond à un début de surperformance des minières par rapport aux indices.

Cette hausse des indices a été entretenue par l’espoir de nouveaux vaccins.

Au top de cette euphorie, comme d’habitude, Economistes, perma-bears, pragmatiques, perma-bulls sont tous en mode "positif". C’est ainsi que se forment les tops des marchés. Plus personne n’est bear à court terme.

 

 

Tout ceci se déroule à un moment où les marchés atteignent des sommets, poussés par un flux de capitaux étrangers à un niveau record :

 

 

Plus exactement, ce sont surtout des mouvements de dégagements sur le marché obligataire qui profitent aux actions : pour vulgariser, les investisseurs étrangers liquident leurs bons du trésor et achètent les ETFs d’indices américains…

Ces investisseurs achètent des GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) quand ils s’exposent à des indices du Nasdaq… et ils achètent Tesla au plus haut lorsqu’ils achètent un ETF lié au SP500. Cette image à elle seule résume ce qu’on achète vraiment quand on investit dans un ETF d’indice :

 

 

Le moteur principal de cette hausse de la bourse, c’est l’effondrement des rendements des taux longs. Pour illustrer ce phénomène, notons que le taux immobilier à 30 ans est à un nouveau record de 2.67% aux Etats Unis

 

 

Parallèlement à la bonne forme de la bourse, le marché de l’emploi se dégrade à nouveau aux Etats Unis. Sur le front des demandes d’allocations, le chiffre de la semaine dernière était le plus bas depuis le plus fort de la crise, mais cette semaine ce chiffre repart à la hausse. A noter que le "plus bas" de ces demandes hebdomadaires représente tout de même le chiffre le "plus haut" de la dernière crise financière de 2008 :

 

 

Pour tenter de limiter les effets dévastateurs sur le plan économique de la deuxième vague sanitaire, les banques centrales ont repris de plus belles leurs impressions monétaires. Cela profite plus à la bourse qu’à l’économie réelle.

C’est au Canada que la photocopieuse à billets s’est le plus emballée. En quelques semaines, le bilan de la banque centrale canadienne est passé de +350% à +450% du PIB…

 

 

Mais c’est surtout le programme coordonné de relance fiscale et monétaire américain qui a attiré les projecteurs ces dernières semaines. Le plan de relance de $900 milliards est passé en début de semaine, chaque américain va recevoir un chèque de $600, ce plan comporte aussi un nouveau dispositif de soutien aux entreprises et à des institutions publiques. Pour financer ce plan, le trésor va emprunter directement auprès de la Fed qui va devoir encore imprimer cet argent frais et augmenter d’autant son bilan déja fortement dégradé. Le dollar en paye le prix et continue à se déprécier par rapport aux autres devises.

Mais dans la nuit de dimanche à lundi, un évènement est venu perturber subitement cette glissade du dollar. L’Europe a fermé ses frontières avec le Royaume Uni, en raison de l’émergence d’une nouvelle souche du Covid. L’Euro dévisse subitement, au point crucial de son test de support :  

 

 

L’or corrige de $50, l’Argent baisse de -9% en 180 minutes :

 

 

L’or subit ainsi ce lundi sa douzième baisse "flash" de plus de $40 en quelques minutes depuis cet été. C’est tout de même incroyable que le cours du spot soit toujours autour des $1880 après autant de séances de ventes "papiers" (généralement orchestrées au petit matin avant l’ouverture de Londres, lorsque les "arbitrages" de la BIS sont le plus efficaces).

Ce qui sont dans le secteur depuis plus de 15 ans pourront témoigner… Je peux vous certifier que ce genre de ventes massives de contrats futures avaient un impact beaucoup plus important il y a dix ans.

Pour quelles raisons?

Est-ce la preuve du recul de l’influence du couple LBMA/COMEX dans la détermination du cours de l’or ? La Chine, et maintenant Dubai avancent peu à peu leurs pions. Le mécanisme de Price Discovery va devoir emprunter d’autres routes, c’est aussi une conséquence de cette crise de 2020.

La place de Londres n’est plus la seule à déterminer le prix de l’or, et les Bullion Banks ont peu à peu perdu leur capacité à contrôler les cours du métal fin. L’or est encore beaucoup trop haut dans cette phase de correction entamée au mois d’aout, le temps presse pour les commerciaux shorts…

Le comportement de l’argent métal est encore plus spectaculaire. De telles corrections avaient pour habitude d’envoyer le cours du métal à terre en 2010-2013. Qui se souvient de la correction de début Mai 2011 lorsque le même type de ventes papier (-10% en 2 heures) avaient décimé le cours de l’Argent pour les mois et les années à venir ?

Ce matin, l’argent cote encore près de $26 malgré le volume incroyable de ventes de contrats futures d’hier. Les vendeurs shorts de contrats futurs se retrouvent face à un véritable mur d’acheteurs à $25. Il est d’ailleurs très difficile aujourd’hui de trouver de l’Argent physique en quantité au-dessous de $30. L’ambiance n’est décidément plus la même qu’en 2011.

Cette fois-ci, il va falloir encore beaucoup d’énergie vendeuse pour que les commerciaux puissent couvrir leurs positions vendeuses.

Les semaines qui viennent seront sans doute très volatiles dans les métaux précieux…

Source originale: Recherche Bay

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