Les Américains restent optimistes, et la consommation aux États-Unis se maintient.
Les données de First Data SpendTrend révèlent une progression des dépenses des consommateurs sur une base annuelle : +4,90% en septembre, +5,47% en août et +3,27% en juillet. Cela montre que, malgré quelques variations, les consommateurs restent en bonne forme et continuent de soutenir l'économie grâce à des dépenses robustes.
Le contraste avec la situation en Chine est frappant. Le moral des consommateurs chinois est toujours en berne. Bien que leur niveau d’épargne continue de croître, cela ne se reflète pas dans une augmentation des dépenses, bien au contraire :
Au cours des trois années de ralentissement du marché immobilier chinois, les ménages ont accumulé 43 000 milliards de RMB supplémentaires (environ 6 100 milliards $). Cette somme colossale représente près d'un tiers du PIB annuel du pays !
En Chine, l'épargne n'a jamais été aussi élevée. Et pour l'instant, aucun déclencheur ne semble susceptible d'encourager les ménages à dépenser. La baisse du marché immobilier et de la bourse a refroidi les consommateurs chinois, les incitant à privilégier l'épargne plutôt que la consommation.
Ce ralentissement de la consommation est principalement dû à l'effet d'appauvrissement provoqué par la baisse des prix de l'immobilier, ainsi que par la dégringolade de la bourse asiatique.
La situation aux États-Unis est complètement différente.
L'épargne des Américains a fondu depuis la crise du Covid. Actuellement, les ménages, les entreprises et le gouvernement consomment plus de capital qu'ils n'en produisent. Depuis le premier trimestre de 2023, les économies nettes nationales des États-Unis sont devenues négatives, une situation rare qui ne s'est produite que deux fois depuis 1947, entre 2008 et 2011, puis en 2020 :
L'économie américaine est désormais entièrement dépendante des capitaux étrangers.
Les États-Unis consomment actuellement plus qu'ils ne produisent, ce qui les contraint à recourir aux capitaux étrangers pour combler cette différence. Ce niveau de contraction de l’épargne américaine a toujours été associé à des crises économiques majeures :
Cependant, l'élément clé actuellement est le niveau de consommation. Les Américains puisent dans leur crédit et n'épargnent plus, ce qui maintient la consommation à des niveaux élevés. Cette dynamique contribue à soutenir le PIB américain.
Le niveau d'épargne en Chine est associé à une faible consommation, tandis qu'un niveau d'épargne quasi nul aux États-Unis coïncide avec une consommation soutenue. Cette dynamique profite aux marchés US.
Le S&P 500 continue d'établir des records de hausse, et les actions américaines sont de nouveau très recherchées par les fonds d'investissement :
Le maintien de la consommation stimule la croissance, permettant aux États-Unis de se démarquer à nouveau des autres pays occidentaux. L'économie américaine surpasse également celle de la zone euro en termes de PIB, tandis que l'Allemagne entraîne le continent vers la récession ce trimestre :
Les bons résultats économiques des États-Unis sont également attribuables au plan de relance fédéral, qui a propulsé la dette à un nouveau record.
L'année fiscale débute sur une note salée !
Dès le premier jour du nouvel exercice fiscal, la dette fédérale a explosé, augmentant de 204 milliards $ pour atteindre un nouveau sommet de 35 669 milliards $ :
Cependant, la situation est encore plus préoccupante pour le Trésor : le gouvernement US a également dû puiser 72 milliards $ dans ses réserves de trésorerie dès le premier jour de l’année fiscale.
Au total, les États-Unis ont creusé un déficit de plus de 275 milliards $ en une seule journée, un record.
Hormis durant la crise sanitaire, la dette fédérale américaine n'a jamais connu une telle augmentation en si peu de temps.
Depuis juin 2023, la dette fédérale a explosé, avec une hausse de 4 000 milliards $, soit 14% de plus en seulement quelques mois !
Durant cette même période, le PIB des États-Unis n'a augmenté que de 1 500 milliards $, ce qui représente environ 6%.
En d'autres termes, la dette nationale a augmenté près de trois fois plus rapidement que la croissance économique au cours des 16 derniers mois, ce qui est insoutenable.
La bonne santé de l'économie américaine, qui contraste fortement avec les économies chinoise et européenne, s'explique par l'optimisme des consommateurs américains et par le soutien sans précédent du gouvernement, qui a massivement recouru au crédit pour financer sa croissance.
Ces chiffres montrent à quel point ce plan de soutien ne pourra pas continuer après les élections US, quelle que soit l'issue du scrutin.
L’optimisme des consommateurs est également très fragile, car il repose sur leur capacité à emprunter et sur l'effet de richesse qu'ils perçoivent.
Cet effet de richesse est actuellement menacé : tout comme en Chine, un retournement du marché immobilier et de la bourse entraînerait un changement radical dans le comportement des consommateurs américains.
C'est probablement cette fragilité qui pousse les fonds à poursuivre leurs achats d’or. Les encours sur les ETF aurifères aux États-Unis sont en hausse pour le troisième mois consécutif :
Les achats d'or des investisseurs américains soutiennent les cours de l'or, malgré la reprise de la hausse des taux d'intérêt et du dollar.
Les taux d'intérêt à 10 ans aux États-Unis dépassent à nouveau les 4%, et ce, malgré la baisse de 50 points de base décidée par la Fed :
Le dollar repart à la hausse, avec l'indice DXY qui dépasse à nouveau largement le seuil des 100 points :
La performance de l'or, qui reste proche de ses plus hauts, est tout à fait remarquable dans ce contexte :
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