La déclaration de politique générale du Premier ministre Michel Barnier, prononcée le 1er octobre à l’Assemblée nationale, était attendue. En effet, la dérive des finances publiques, avec un déficit prévu à 5,6% du PIB en 2024, soulève une sérieuse question de crédibilité, pouvant potentiellement déboucher sur une crise de financement. Rappelons que 54% de la dette de l’État est détenue par des investisseurs étrangers. Toute inquiétude concernant les finances de la France pourrait les inciter à s'en détourner rapidement, rendant ainsi la faillite inévitable.

Malheureusement, le discours de Michel Barnier manquait singulièrement de souffle, d’ambition, de mesures fortes et symboliques… Comme si la "vraie" dette publique ne suffisait pas (3 228 milliards €), le Premier ministre avance le concept fumeux de "dette écologique" pour justifier la continuation de la transition énergétique, aussi dispendieuse que stérile. Elle coûte 67 milliards € par an à la France, dont la moitié sous forme d’argent public, l’autre moitié provenant de dépenses obligatoires des particuliers et des entreprises pour se conformer à la réglementation (une forme de taxe cachée). La rénovation thermique des bâtiments constitue effectivement une obligation légale à laquelle personne ne peut se soustraire.

On notera tout de même avec satisfaction que le DPE (Diagnostic de performance énergétique) serait simplifié et décalé dans le temps : on rappelle que, dès le 1er janvier, les logements classés G (plus d’un demi-million à l'échelle nationale) seront interdits à la location ; la recette pour une méga-crise du marché locatif. Le bon sens semble prévaloir, mais il reste à voir comment cela se traduira concrètement. De même, la loi ZAN (Zéro artificialisation nette) devrait être assouplie pour faciliter la construction.

Mais cette méthode qui cherche à ménager la chèvre (l’hystérie écologique) et le chou (le logement et le bâtiment) nous semble complètement décalée face à l’urgence de la situation. Ce genre de discours pouvait encore être acceptable il y a dix ou vingt ans, mais plus aujourd'hui, alors que la menace de banqueroute plane.

Michel Barnier promet un déficit sous les 5% en 2025 et sous les 3% en 2029. Mais 2029 est bien trop éloigné, avec seulement deux points de PIB gagnés en quatre ans ! Un rythme de sénateur totalement inadapté. Il n’y a pas de prise de conscience de la gravité de la situation. Et comment compte-t-il y parvenir ? Aucune réponse précise n’est apportée, si ce n'est que les deux tiers de l'effort reposeront sur la réduction des dépenses publiques, tandis que le reste proviendra de hausses d'impôts exceptionnelles, ciblant les grandes entreprises aux profits élevés ainsi que les Français les plus fortunés. Il est vrai que si les dépenses publiques diminuent, ce serait un bon point, car cela ne s'est jamais produit depuis 1975, l'année du premier budget déficitaire. Mais rappelons que la charge de la dette augmentera mécaniquement de 20 milliards € d’ici à 2027 (soit un total de 70 milliards €) du fait de la remontée des taux d’intérêts. Il faudra donc dégager cette somme en plus de la réduction des dépenses.… et taxer de façon exceptionnelle les entreprises. Cela s'avère risqué, surtout à un moment où Total envisage de s'introduire en Bourse à New York.. Quant aux grandes fortunes, elles pourraient être tentées de s’expatrier.

À 73 ans, Michel Barnier est encore un élève appliqué mais qui manque singulièrement de culot et de niaque. Par conséquent, le drapeau rouge de la faillite demeure levé, et chacun doit en tenir compte dans la gestion de son patrimoine : mieux vaut s’éloigner de l’État (assurance-vie, actions d’entreprises dépendantes des politiques publiques), rester circonspect sur l’immobilier (qui n’a sans doute pas terminé sa chute), et se tourner vers l’or physique (et des cryptos, à condition de s’y connaître).

Il ne faut pas s'attendre à grand-chose de la part des politiques et il est crucial de prendre sa vie en main ; cette règle demeure constante.

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