Est-ce "la fin de l’économie de marché ?" s’interroge le plus sérieusement du monde le service des études de la Banque Natixis. Trois raisons principales sont avancées par les analystes, à commencer par l’intervention massive des banques centrales, ce qui a pour conséquence que les prix des actifs sont déconnectés de leur valeur fondamentale et du niveau du risque. Il suffit de voir comment les marchés actions dans le monde performent et sont en train d’effacer le krach du 12 mars déclenché par la crise du coronavirus, comme s’ils semblaient complètement insouciants du coup d’arrêt que vit l’économie réelle. Nous dénonçons ici depuis longtemps la politique nocive des banques centrales, il est heureux de constater que cette crainte semble de plus en plus partagée.

La deuxième raison est les réglementations, obligations et interdictions prescrites par la "transition énergétique", le nouveau graal des politiques, surtout en Europe il est vrai, Donald Trump ayant décidé d’en sortir (d’où la plus forte croissance que connaissaient les États-Unis). L’énergie, le transport, l’habitation, sont touchés et contraints en leur cœur par cette déferlante bureaucratique et fiscale, les logiques de marchés reculent d’autant.

Troisième et dernière raison : les relocalisations volontaristes et les tentations protectionnistes qui vont entraver, là encore, les mécanismes de marché. Bien sûr, il ne faut pas être naïf lorsque l’on commerce avec la Chine ou d’autres nations qui usent de pratiques déloyales (vol de propriété intellectuelle, protectionnisme masqué, etc.), mais la relocalisation industrielle viendra d’une baisse des impôts, d’une meilleure formation des personnes et d’une lutte contre la bureaucratie plutôt que par des subventions publiques et des barrières douanières.

Ce qui symbolise le mieux ces tendances, notamment les deux premières, est Tesla : l’entreprise bénéficie à la fois de la planche à billets des banques centrales qui font monter les cours de bourses, et des subventions publiques déversées dans le monde entier en faveur de la voiture électrique. Résultat, Tesla est devenu le premier constructeur automobile au monde par la capitalisation (plus de 200 milliards de dollars), c’est-à-dire sa valeur en Bourse, détrônant Toyota, alors que dans "l’économie réelle", en 2019, l’américain a vendu 370.000 véhicules et le japonais 10 millions. Inutile de préciser que Tesla a effacé le krach du 12 mars et bat record sur record. Si les banques centrales stoppaient leurs rotatives et si les États décidaient d’arrêter les frais, sa valeur tomberait à zéro mais, heureusement pour Elon Musk, on n’en prend pas le chemin.

Fondamentalement, il faut bien le comprendre que faire tourner la planche à billets et étendre les subventions et les réglementations, cela revient à fabriquer une gigantesque bulle, à mettre toute l’économie en apesanteur, à repousser les mécanismes de marché pour leur substituer une logique verticale et bureaucratique. On sait comment se terminent ces illusions, que ce soit l’économie soviétique, celle du Zimbabwe ou du Venezuela : par la ruine générale dans laquelle l’hyperinflation se mêle à l’effondrement de la production et des revenus. À quoi se raccrocher dans une telle situation ? Aux actifs non frelatés, au premier rang desquels l’or physique, exempt de toute corruption.

Il faut aussi, chacun à son niveau, défendre les idées de liberté et lutter contre cette emprise bureaucratique et ce voile monétaire, avec l’objectif que nos dirigeants changent de direction. Cependant, comme disait le dramaturge et critique irlandais George Bernard Shaw : "On doit choisir soit de faire confiance à la stabilité naturelle de l'or, soit de faire confiance à l'honnêteté et à l'intelligence des membres du gouvernement. Avec tout le respect que je dois à ces dignes personnages, je vous conseille fortement de voter pour l'or."

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