La frontière entre le bonheur et la misère est ténue, comme le décrit Dickens dans David Copperfield. Le propriétaire de Copperfield, M. Micawber, était juste du mauvais côté du bonheur, à six pence près.

 

Revenu annuel : vingt livres. Dépenses annuelles : dix-neuf livres, dix-neuf shillings, six pence.
Résultat : le bonheur.
Revenu annuel : vingt livres. Dépenses annuelles: vingt livres, zéro shilling, six pence.
Résultat : la misère

Charles Dickens (David Copperfield)

 

Dans un article récent intitulé "FIN DE L'EMPIRE MILITARO-ÉCONOMIQUE AMÉRICAIN ET MONTÉE DE L'OR", j'ai déclaré : "Des déficits insoutenables et une dette galopante, combinés à une armée en déliquescence, sont la recette parfaite pour la fin d'un empire."

Il ne s'agit donc évidemment pas d'un déficit de six pence dans le cas de l'empire américain virtuellement en faillite, mais d'une dette qui croît de manière exponentielle, désormais de plusieurs milliers de milliards de dollars par an.

L'histoire ne se contente pas de rimer, elle se répète encore et encore.

Examinons simplement les étapes finales d'une crise de la dette.

Le tableau ci-dessous montre le résultat désastreux de l'irresponsabilité des gouvernements au cours des 54 dernières années :

 

Quand la monnaie papier meurt

 

Les gouvernements ne disent jamais à leurs citoyens qu'ils détruisent systématiquement la valeur de leur monnaie.

En 1971, lorsque Nixon a supprimé la convertibilité du dollar en or, il a déclaré : "VOTRE DOLLAR VAUDRA AUTANT DEMAIN QU'AUJOURD'HUI".

Si "Dick le Tricheur" (le surnom de Nixon) était encore en vie, il pourrait bien sûr affirmer qu'un dollar vaut toujours un dollar aujourd'hui. Mais il ne dirait à personne que, 53 ans plus tard, a le dollar a perdu 99% de son pouvoir d'achat :

 

Chute du dollar 1971-2024

 

Le prix de l'or a été multiplié par 78 depuis que Nixon a fermé le guichet de l'or en 1971. La prochaine phase sera celle de l'accélération :


Prix de l'or 1971-2024

 

Comme je l'explique dans cet article, l'or atteindra des multiples de son prix actuel dans les années à venir (avec évidemment des corrections).

Les empereurs qui ont régné sur l'Empire romain de 190 à 290 après J.-C. pourraient en dire autant, bien que la pièce d'argent Denarius soit passée d'une teneur en argent de presque 100% à zéro.

Il en va de même pour Friedrich Ebert, le président de la République de Weimar au début des années 1920. Lui aussi aurait affirmé qu'un mark est toujours un mark, même s'il a perdu 100% de son pouvoir d'achat.

Mais l'or ne ment pas. Mesurée en monnaie réelle, l'once d'or valait, en 1923, 87 000 milliards de marks.

Tant qu’une monnaie ne meurt pas totalement dans un effondrement hyperinflationniste, la tromperie des dirigeants n’est jamais révélée au public.

Mais nous ne devons jamais oublier ce que Voltaire a dit en 1729 : "Une monnaie papier, basée sur la seule confiance dans le gouvernement qui l'imprime, finit toujours par retourner à sa valeur intrinsèque, c'est à dire zéro."

Avez-vous déjà entendu un dirigeant nous avertir de la nécessité de nous protéger contre la destruction frauduleuse de notre richesse provoquée par la dépréciation constante de la monnaie ?

Comme l'a dit Alan Greenspan en 1967 :

"En l'absence d’étalon-or, il n'y a aucun moyen de protéger l’épargne de la confiscation à travers l’inflation. Il n'y a aucune réserve de valeur sûre... La politique financière de l'État-Providence exige que les détenteurs de richesse n’aient aucun moyen de se protéger. Voilà le secret éculé des partisans de l’État-Providence contre l’étalon-or. Dépenser par la voie du déficit est simplement un stratagème pour confisquer la richesse de façon cachée. L'or se dresse contre ce processus insidieux. Il apparaît comme un dispositif de protection des droits de la propriété. Ayant saisi cela, on n'a aucune difficulté à comprendre l’opposition des étatistes à l’égard de l’étalon-or."

Jetez à nouveau un coup d'œil aux graphiques ci-dessus.

Ce ne sont que quelques exemples parmi les milliers de monnaies qui ont été détruites au cours de l'histoire.

Les gouvernements génèrent de l'inflation en imprimant de la monnaie et en autorisant le système financier à créer des quantités illimitées de crédit grâce au système bancaire à réserves fractionnaires.

En d'autres termes, cela signifie que lorsque les banques et autres institutions financières reçoivent un dépôt de 100 $, elles peuvent prêter entre 10 et 50 fois ce montant, soit entre 1 000 et 5 000 $. À cela s'ajoutent les produits dérivés, qui permettent au système de créer des milliers de milliards de dollars à partir de rien.

Ce modèle financier, à la fois immoral et totalement incontrôlé, ne se contente pas d'offrir un effet de levier illimité aux acteurs financiers, qu'ils opèrent dans des banques, des fonds spéculatifs, des fonds de capital-investissement ou dans tout autre secteur du système bancaire parallèle.

Ainsi, la dette mondiale totale de 350 000 milliards $ pourrait en réalité se compter en quadrillions si l'on prend en compte toutes ces "armes financières de destruction massive", comme les a qualifiées Warren Buffett. Voir ci-dessous la pyramide de la dette.

 

Dette mondiale

 

Jusqu'à présent, les actifs d'investissement traditionnels, comme les actions et l'immobilier, ont offert une excellente protection, car leur valeur a fortement augmenté grâce à l’expansion continue du crédit et de la masse monétaire.

Cette injection massive de liquidités a créé des fortunes "papier" colossales pour la plupart des investisseurs.

Quand cela se terminera-t-il ?

Cette période touche à sa fin. Les valorisations de ces actifs en bulle atteignent désormais des niveaux dangereux. L’histoire nous montre que les frénésies spéculatives se terminent toujours mal.

 

Après nous le déluge

 

Mais l'histoire ne nous dit pas quand ils prendront fin. Est-ce demain, dans six mois ou dans plusieurs années ?

La plus exacte des sciences est la rétrospection. Grâce à cette méthode très précise, de nombreuses personnes nous diront après coup que le krach était inévitable.

Malheureusement, personne ne réalise que, cette fois, acheter lors des baisses ne fonctionnera pas. Les investisseurs continueront d'acheter encore et encore, à chaque nouvelle baisse, jusqu’à épuisement. Ainsi, lorsque le marché aura chuté plus que prévu, la plupart des investisseurs persisteront dans leur logique par cupidité et par peur de manquer une opportunité. C'est à ce moment-là que la plus grande destruction de richesse de l'histoire aura lieu.

Très peu d'entre eux penseront à des investissements alternatifs comme l'or pour préserver leur patrimoine, jusqu'à ce qu'il soit trop tard.

D'ici là, le prix de l'or aura tellement augmenté que très peu de gens en détiendront. Tout le monde trouvera l'or trop cher. Peu se rendront compte que ce n'est pas l'or qui monte, mais plutôt la monnaie papier qui baisse.

Un voyage fascinant vers le pot d'or

Je suis né en Suède et j'ai la double nationalité suédoise et suisse. J'ai commencé ma carrière dans le secteur bancaire en Suisse, puis dans le monde de l'entreprise au Royaume-Uni.

En 1972, un client de la banque m'a proposé un emploi dans une petite société de vente au détail cotée en bourse, Dixons. Je suis devenu directeur financier en 1974, à l'âge de 29 ans, avant dêtre nommé vice-président.

Nous avons fait de Dixons le plus grand détaillant de produits électriques et électroniques grand public du Royaume-Uni et une société du FTSE 100.

C'était une époque incroyablement stimulante pour construire une entreprise dynamique, à la fois de manière organique et par acquisition. En tant que chefs d'entreprise, nous avons vécu l'adversité comme un défi positif. Nous avons vendu des produits électriques, y compris des téléviseurs, à la lueur des bougies en 1974, alors qu'il n'y avait de l'électricité que trois jours par semaine en raison d'une importante grève des mineurs de charbon. Et nous nous sommes développés via des rachats d'entreprises beaucoup plus grandes que nous.

La vie professionnelle dans une entreprise dynamique est extrêmement passionnante. Mais comme j'ai commencé cette carrière à la fin de la vingtaine, j'ai senti qu'il était temps de tracer mon chemin à l'aube de la quarantaine.

Dans les années 1990, j'ai donc commencé à investir mes propres fonds ainsi que les capitaux de quelques amis fortunés.

J'ai toujours été intéressé par la compréhension du risque et la protection en période de crise, tant dans le secteur bancaire que dans la vie des entreprises.

J'ai commencé à m'inquiéter de la croissance de la dette et des produits dérivés. C'est pourquoi j'ai cherché les meilleures moyens pour préserver la richesse.

Ayant vécu la fermeture du guichet de l'or par Nixon et la multiplication par 24 du prix de l'or, qui est passé de 35 $ en 1971 à 850 $ en 1980, j'ai toujours été fasciné par l'or.

En voyant la dette, et en particulier les produits dérivés, croître sans aucune limite, ainsi que les valeurs technologiques se transformer en une immense bulle à la fin des années 1990, j'étais convaincu que l'or était, sans conteste, l'actif le plus sûr pour préserver la richesse.

Après avoir vu l'or passer de 35 $ en 1971 à 850 $ en 1980, puis tomber à 250 $ en 1999, je suivais de près son prix pour m'assurer qu'il avait atteint son niveau le plus bas. Ainsi, au début de l'année 2002, nous avons investi massivement dans l'or physique à 300 $, à la fois pour nous-mêmes et pour un groupe de co-investisseurs que nous conseillions.

Depuis lors, nous n'avons cessé d'augmenter notre investissement dans l'or, sans jamais regarder en arrière. Ayant mis en place un système exceptionnel d'achat et de stockage d'or physique basé sur nos principes rigoureux de préservation de la richesse, des personnes du monde entier ont commencé à nous solliciter pour de l'aide. C'est ainsi qu'est née la société Matterhorn Asset Management / GoldSwitzerland, qui a été renommée VON GREYERZ AG au début de cette année.

Aujourd'hui, nous avons des clients dans plus de 90 pays et nous sommes probablement la plus grande entreprise au monde, en dehors du système bancaire, spécialisée dans l'acquisition et le stockage d'or pour des personnes fortunées.

Nous sommes activement impliqués dans le secteur de l'or depuis près de 25 ans et avons connu une multiplication par près de 10 du prix de l'or depuis le début de nos activités.

Néanmoins, nous pensons que l'aventure de l'or ne fait que commencer.

Pourquoi, me direz-vous ?

Eh bien, l'or est la classe d'actifs la plus performante de ce siècle, mieux que le S&P, dividendes réinvestis inclus, et pourtant, PERSONNE ne possède d'or.

Seulement 0,5% des actifs financiers mondiaux sont investis dans l'or.

Il est incompréhensible que l'or ait été multiplié par 9,5 alors que les investisseurs ne s'y intéressent même pas.

Alors, pourquoi l'or est-il toujours si mal aimé ?

L'or détenu au nom de l'investisseur dans des coffres-forts et des juridictions hors du système financier est la forme ultime de préservation de la richesse.

Mais les gestionnaires d'actifs et les banques n'aiment pas l'or physique, car ils ne peuvent pas régulièrement prélever de commissions, ni de frais de performance. De plus, très peu de gens comprennent l’or.

Selon moi, l'or est maintenant prêt à exploser, mesuré en monnaie papier.

J’ai expliqué la raison de l’explosion imminente de l’or dans de nombreux articles, notamment celui-ci.

Mais n'oubliez pas que l'or ne monte jamais. Il ne fait que refléter la destruction de la monnaie papier par les gouvernements et les banques centrales.

L'or n'est qu'un moyen de préserver un pouvoir d'achat stable dans un monde où les biens et services augmentent de manière exponentielle, car la monnaie avec laquelle vous les achetez perd constamment de sa valeur, tendant inévitablement vers ZÉRO.

Cela dit, je m'attends à ce que l'or surpasse le rythme du pouvoir d'achat au cours des prochaines années.

Je le répète, aucun papier-monnaie n'a jamais, jamais, jamais survécu dans l'histoire (sous sa forme originale).

Avec un tel bilan de destruction monétaire, comment croire que la Fed, la BCE, la BoE, la BoJ ou toute autre banque centrale pourra sauver le système financier mondial, alors qu'elles sont exposées à 2 à 3 quadrillions $ de dettes toxiques ?

N'oubliez pas que détruire la valeur de la monnaie en imprimant des quadrillions représente une situation de défaut technique, même si aucune banque centrale ne le qualifiera ainsi.

Et créer de la monnaie numérique pour la banque centrale n’est qu’une diversion technique.

Une dette ne peut jamais être annulée sans détruire totalement la valeur des actifs qu'elle soutient. C'est ainsi que fonctionne un bilan, ou la comptabilité en partie double.

Ce système financier mondial va donc s'effondrer, comme tous les autres avant lui. Mais c'est la première fois qu'il s'agit d'un effondrement à l'échelle mondiale.

Les pays du BRICS souffriront également, mais pas autant que l'Occident.

L'ère à venir sera dominée par les matières premières. Prenons l'exemple de la Russie, dont les réserves naturelles sont évaluées à 85 000 milliards $. Elle sera l'un des grands gagnants de l'ère des matières premières qui s'annonce, d'autant plus qu'elle est peu endettée.

Examinons donc les risques.

Risque de guerre

Il existe aujourd'hui deux guerres majeures qui pourraient déclencher des conflits mondiaux et potentiellement mener à une guerre nucléaire.

Les États-Unis sont directement impliqués dans les deux conflits, en fournissant des armes et des fonds, bien que leur territoire ne soit pas menacé. L'élection de Trump aux dépens de Harris est la meilleure chance d'éviter un conflit mondial. Il a déclaré qu'il mettrait fin à la guerre, notamment en Ukraine.

Effondrement du système financier mondial

Comme nous l'avons mentionné précédemment, cet effondrement est inévitable. La seule question est de savoir quand cela se produira et à quel point il sera sévère. Je suis fermement convaincu que la plupart des pays du BRICS souffriront moins de cet effondrement et s'en remettront beaucoup plus rapidement.

L'Occident, avec sa gigantesque bulle d'endettement et sa décadence morale, a déjà entamé un déclin séculaire majeur qui pourrait durer des siècles.

Préservation de patrimoine

L'or physique n'est pas la solution à tous les problèmes évoqués ci-dessus. Cependant, l'histoire montre qu'en période de crise, l'or a toujours agi comme un refuge, tant sur le plan financier que pour la sécurité personnelle.

Mais des liens familiaux solides et un groupe d'amis proches sont plus importants que tout l'or du monde.

 

L'or, pour l'instant, perdit son éclat à ses yeux, car il y avait d'innombrables trésors du cœur qu'il ne pourrait jamais acheter.

Charles Dickens (Nicholas Nickleby)

Source originale: VON GREYERZ

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