Cet automne, nous assisterons probablement au début de la phase d’hyperinflation de la crise de la dette souveraine. Normalement, l’hyperinflation frappe une économie très rapidement et de manière inattendue, et est la conséquence de l’effondrement d'une devise. L’hyperinflation n’est pas créée par une augmentation de la demande de biens et services.
Le cours des événements dans un scénario hyperinflationniste peut être résumé ainsi :
1. Déficits gouvernementaux chroniques
2. Escalade rapide de l'émission de dette et de l’impression monétaire
3. Obligations qui dégringolent et taux d’intérêt qui grimpent rapidement
4. Effondrement de la devise
Ce processus devient un cercle vicieux qui s'accélère très vite. Plus le gouvernement imprime de monnaie, plus la devise s’effondre, et plus la devise s’effondre, plus le gouvernement doit imprimer de monnaie. Une fois la spirale hyperinflationniste enclenchée, elle se nourrira d'elle-même, comme nous l’avons vu avec la République de Weimar, le Zimbabwe, l’Argentine et à d'autres endroits.
Les taux d’intérêt grimperont à 15-20%
Un système financier en faillite amplifiera ce processus. Si les banques évaluaient leurs actifs toxiques à leurs valeurs de marché plutôt qu'à maturité, aucune d’entre elles ne serait encore debout aujourd’hui. Le plongeon des obligations gouvernementales à long terme mettra une pression haussière sur les taux à court terme, et les banques centrales perdront le contrôle des taux. Cela les fera passer au-dessus de 10% d’ici deux ou trois ans, comme dans les années 1970. Aucun emprunteur, qu’il soit public ou privé, ne peut assumer une hausse des taux de 2 ou 3%, et certainement pas des taux de 15 ou 20%. Avec des taux en hausse, le marché des produits dérivés de 1 500 000 milliards $ explosera, parce que ces instruments sont tous sensibles aux taux d’intérêt.
Dans un monde où les déficits souverains et la dette grimpent de façon exponentielle, le dénouement de la plus grosse bulle de crédit de l’histoire a toujours été certain. Mais la route pour y arriver est laborieuse. Grâce à la répression financière, combinée aux mensonges et à la propagande, les gouvernements et les banques centrales ont réussi à causer encore plus de souffrance pour les gens ordinaires, au bénéfice d’une petite élite qui s’est incroyablement enrichie. L'individu moyen est, directement à cause de dettes personnelles, ou indirectement à cause de la dette souveraine, responsable de 230 000 milliards $ de dette globale, mais cette dette ne pourra jamais être remboursée. De l’autre côté du bilan, ces dettes se sont accumulées sous la forme d’actifs ou de richesse d’un montant similaire, mais pour une très petite élite. Cette inégalité importante est la source des troubles sociaux et, éventuellement, des révolutions, et les problèmes que l’on voit émerger autour du monde constituent probablement le début de cela.
La politique de la Fed a totalement échoué
Les gouvernements, depuis le krach de 1987 et la bulle immobilière du début des années 1990, ont désespérément essayé d’éviter l’inévitable. En panique, Alan Greenspan a baissé les taux américains à court terme de 8%, en 1990, à 2,5% en 1992, lançant ainsi la dernière phase d’un siècle de destruction du système financier par la Fed. Ben Bernanke a pris sa place en 2006, au début de la crise des subprimes, pour devenir le président de la Fed le plus dépensier de l’histoire. Durant son règne, la dette fédérale américaine est passée de 8 000 milliards $ à 17 000 milliards $, et les taux d’intérêt de 5% à zéro. Il avait auparavant fallu plus de 200 ans aux États-Unis pour passer d’une dette de zéro à 8 000 milliards $.
Source originale: GoldSwitzerland
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