Les Français ne le savent pas, mais leur régime de retraite par répartition est en réalité déjà en faillite ! Une étude du think tank Fondapol, rédigée par le spécialiste des comptes publics Jean-Pascal Beaufret, vient le rappeler :
"Il est absurde d’afficher encore en juin 2024 un solde excédentaire du système de retraites de 3,8 Mds d’euros pour 2023, alors que cette année-là, le système aura nécessité, au-delà de 256 Mds d’euros de cotisations (64% des produits du système), à taux élevé de 28% avant allègements, l’affectation dans les lois de financement de 131 Mds d’euros de ressources publiques additionnelles (53 Mds d’euros d’impôts, soit 14% des produits et 78 Mds d’euros de subventions, soit 20% des produits) qui toutes auraient réduit le déficit public de l’année ou auraient financé d’autres actions, si elles n’avaient pas dû être affectées aux 389 Mds d’euros de charges de la protection vieillesse."
Ainsi, les cotisations que versent les salariés, pourtant élevées puisqu’elles représentent 28% de leurs salaires, ne couvrent que les deux-tiers des pensions versées aux retraités. 256 milliards d’euros de cotisations pour 389 milliards de pensions versés aux retraités, soit un déficit de 133 milliards (34%) ! Pour n'importe quelle entreprise, ce serait fini, rideau. L’État bouche ce trou avec 53 milliards d’euros d’impôts, soit 14% des recettes, et 78 milliards d’euros de subventions, soit 20% des recettes (on arrive aux 34%).
Les 78 milliards d’euros de "subventions" proviennent, d’une part, des autres branches de la protection sociale, avec plus de 10 milliards issus de la branche famille et près de 4 milliards de l’UNEDIC. Une situation ubuesque, où les cotisations familiales, censées soutenir la natalité, financent en partie les retraites… Et le financement du chômage est privé de 4 milliards d’euros… D’autre part, le gros morceau (49 milliards d’euros), provient de l’État, sous forme de surcotisations versées par les employeurs publics, pour couvrir le coût colossal des retraites des fonctionnaires.
Pour équilibrer le régime, il faudrait augmenter les cotisations de 28% à 38% du salaire, ce qui est bien évidemment impossible, 28% étant déjà un taux élevé par rapport aux autres pays européens. Les entreprises ne supporteraient pas une telle augmentation du coût salarial, ou à l’inverse les salariés une perte sèche de 10%.
Cette situation, qui s'inscrit dans un contexte de forte dégradation des comptes publics, a vraiment de quoi inquiéter. Les Français le perçoivent sans doute, car ils épargnent beaucoup, en moyenne 18% de leurs revenus, légèrement moins que les Allemands (20%), mais bien plus que les Espagnols ou les Italiens (13%). Épargnent-ils bien ? Pas vraiment. Ils se focalisent sur l’assurance-vie, qui offre des rendements médiocres, nous l’avons récemment souligné.
Comment s’en sortir ? Globalement, en introduisant une dose de retraite par capitalisation, toujours rentable sur le long terme. Cela permettrait de desserrer l’étreinte. Mais étant donné le retard de la classe politique sur ce sujet, et le blocage actuel à l’Assemblée nationale, une telle réforme est inconcevable. Il faut agir au niveau individuel, en investissant sur des actifs qui offrent une rentabilité plus élevée que la ringarde assurance-vie. Les opportunités existent : actions (américaines de préférence, l’Europe patine), bitcoin et, bien sûr, l’actif de confiance multiséculaire, l’or physique.
Votre salut viendra de décisions personnelles judicieuses. N’attendez rien de l’État…
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