Les résultats de Microsoft marquent-ils la fin d'un cycle pour les valeurs de croissance ?

Pour le deuxième trimestre de l'année 2024, Microsoft ($MSFT) a annoncé des résultats financiers impressionnants. Le bénéfice par action (EPS) s'élève à 2,95 $, dépassant les attentes qui étaient de 2,90 $. Le chiffre d'affaires atteint 64,7 milliards $, contre une estimation de 64,52 milliards $.

Cependant, les chiffres de Microsoft Azure et de Microsoft Cloud ont déçu les marchés.

Le secteur du cloud de Microsoft a généré des revenus de 36,8 milliards $, légèrement en deçà des prévisions de 36,84 milliards $. La division Intelligent Cloud a réalisé un chiffre d'affaires de 28,52 milliards $, également inférieur aux attentes de 28,72 milliards $.

Cette légère baisse des résultats par rapport aux prévisions du géant informatique a refroidi les investisseurs. Le titre MSFT a enchaîné quatre séances consécutives de fortes baisses.

Graphiquement, MSFT vient de casser à la baisse son support, interrompant ainsi la tendance haussière entamée en 2023 :

 

 

Les valeurs technologiques sont vendues, contrairement aux petites capitalisations. Le graphique Russell 2000 - Nasdaq 100 est en train de dessiner sa plus grande bougie verte mensuelle depuis 2016 :

 

 

On sait bien que, quel que soit le secteur, lorsqu’un changement de cycle est en cours, il est très difficile d'aller contre la nouvelle tendance de fond. Quand le sentiment de marché change, compliqué de revenir en arrière !

On peut désormais douter de la capacité du secteur technologique à relancer une phase de hausse.

Particulièrement dans un contexte de ralentissement économique de plus en plus prononcé.

L'emploi privé américain, qui avait bénéficié du plan de relance du gouvernement, connaît une baisse similaire à celle de l'emploi public depuis quelques mois, en revenant à ses niveaux d’avant-Covid. Actuellement, seul l'emploi public permet de maintenir les chiffres de chômage dans le vert :

 

 

Plus inquiétant encore, les chiffres des embauches ont chuté en juillet, atteignant des niveaux comparables à ceux observés lors de la crise du Covid :

 

 

Le cabinet de recherche 3Fourteen a publié une étude révélant que le pourcentage d'industries ayant créé des emplois est désormais inférieur à 65%. Chaque fois que ce seuil a été franchi depuis 1980, les États-Unis ont connu une récession dans les mois suivants :

 

 

Les embauches sont en recul, et simultanément, le nombre de démissions chute. Le phénomène du "quiet quitting" dont nous avons souvent parlé dans ces bulletins est-il en train de s’arrêter brusquement ? Confrontés à un nouveau contexte économique, les salariés américains seraient-ils tentés de s’accrocher davantage à leur emploi qu’en 2022 ?

 

 

Ces dernières données confirment un net changement dans l'économie américaine.

La décision de la Fed de maintenir ses taux directeurs inchangés pour la huitième fois consécutive laisse entrevoir une baisse quasi-certaine lors de la prochaine réunion en septembre. C’est, en tout cas, ce que laisse entendre Jérôme Powell.

 

 

Le marché anticipe désormais une baisse significative des taux d'intérêt lors des prochaines réunions de la Fed, en raison du discours très accommodant de l'institution américaine :

 

 

La perspective d'une baisse des taux sera-t-elle suffisante pour inverser la tendance actuelle du sentiment des investisseurs envers les valeurs technologiques ?

Pour l'instant, le support haussier du NAS100 tient bon malgré la chute de l'action Microsoft. Il est techniquement possible que l'indice des valeurs technologiques atteigne un nouveau sommet :

 

 

La chute de Microsoft signale qu’on approche d’un pic sur le Nasdaq.

Les investisseurs longs sur les valeurs technologiques vont devoir batailler pour invalider la puissante figure harmonique de retournement qui est sur le point de se déclencher sur le Nasdaq :

 

 

Le sommet de la figure ABCD, débutée en 2020, vient d'être atteint avec une étoile du soir en formation. Il faudra énormément d’énergie pour invalider cette figure, qui indique une première cible de correction pour le Nasdaq à 16 000.

Le cours de l’or bénéficie du discours très accommodant de Powell pour boucler le mois de juillet sur un record de clôture mensuelle :

 

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