Dans cette vidéo, je compare la crise qui s’annonce et la Grande Crise de 1929. Ceci est particulièrement intéressant, parce que je vais évoquer un risque qui me paraît très probable : celui de la déflation. Pourquoi s’intéresser à la déflation aujourd’hui, en plein confinement ? Pourquoi essayer de comprendre ce phénomène économique qui conduit le plus souvent à la dépression économique alors que nous sommes bien plus occupés à nous demander QUI va survivre à la crise, qui aura encore son travail demain et comment nous allons bien pouvoir rembourser tout l’argent que les banques prêtent en masse ? Les similitudes entre notre situation, où les banques prêtent massivement, et 1929, où les banques ont prêté à tout va car elles croyaient avoir trouvé la martingale économique, sont frappantes. Et qui de mieux pour parler de déflation que Irving Fisher, un homme ruiné, économiste américain majeur du début du XXe siècle, "oracle" de Wall Street parmi les plus respectés de la fin des années 1920, qui s’est fait prendre au dépourvu par la violence et la durée de la crise de 1929. Comment aurait-il pu anticiper l’arrêt brutal de la croissance alors que le revenu par tête aux États-Unis était passé de 522 $ à 716 $ en l’espace de quelques années (1921-1928) ? Comment aurait-il pu anticiper l’effondrement du système bancaire et financier américain alors que les prix étaient d’une remarquable stabilité et la croissance forte, soutenue par l’augmentation de la production industrielle de près de 50% sur la décennie ? La réponse de Fisher fait le lien entre les effets de la déflation et l’endettement, peut être "le grand secret" à l’origine de toutes les dépressions.
- L’effervescence : les banques prêtent trop et mal
- La fin de la fête : les faillites commencent
- Le bad trip : les prêteurs sortent des marchés pendant les banques diminuent les prêts.
- L’emballement : les marchés chutent et la quantité de monnaie en circulation diminue, une partie de la masse monnaie disparaît.
Avec moins d’argent en circulation, les prix baissent. Les crédits coûtent de plus en plus cher et les emprunteurs ont de plus en plus de mal à rembourser et font faillite. Alors que les prix baissent, ceux qui le peuvent, vendent leur bien, ce qui détruit encore plus de monnaie et fait encore baisser les prix : c’est la spirale déflationniste. La solution pour éviter la spirale déflationniste est d’injecter de l’argent pour contrecarrer la destruction de monnaie et attendre pour retirer cet argent de l’économie “plus tard”. Le modèle de Fisher est très pertinent aujourd’hui car les dettes sont à des niveaux élevés, même si ceci est lié à d'autres causes qu'à une euphorie sur les marchés. Mais qu’est-ce qui pourrait mener aujourd’hui à un effondrement des dettes ? Peut-être la baisse de revenus due aux mesures de confinement ?
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