"Les États-Unis sont devenus une nation dangereuse". C’est le titre d’un article écrit par le journaliste Gideon Rachman dans le Financial Times, la semaine dernière. Il poursuit en déclarant : "Avec Donald Trump aux commandes, les États-Unis ont tout d’une nation dangereuse".
Comme je l’ai dit dans mon article de la semaine dernière, le risque d’une guerre importante est dorénavant très élevé. Le souci est que ce n'est qu’un des nombreux problèmes, aux conséquences potentiellement catastrophiques, auxquels le monde se trouve actuellement confronté. Si l’on regarde le risque global, la situation actuelle est probablement plus grave que jamais. Nous nous dirigeons vers une potentielle guerre nucléaire entre les États-Unis et la Corée du nord, guerre qui pourrait facilement provoquer une guerre mondiale impliquant la Chine, la Russie et de nombreux autres pays. Les conséquences économiques, financières et politiques seraient évidemment catastrophiques.
LE BONHEUR EST DANS L’IGNORANCE
Les gens ordinaires sont chanceux de n’être jamais exposés aux vrais problèmes du monde. Grâce à Facebook, Instagram, YouTube et quelques émissions de variétés à la télé, ils ignorent complètement la situation précaire dans laquelle nous nous trouvons. Heureusement, la plupart des médias parlent presque exclusivement des actualités locales, du dernier divorce ou de la dernière aventure amoureuse de leur artiste favori. Il n'y a quasiment plus de journalistes capables de faire des analyses ou de rapporter les choses de manière objective. Ils retranscrivent ce que le gouvernement et une poignée d’organisations médiatiques, qui dominent le monde, leur disent.
NEUF PAS VERS L’ABÎME
L’individu moyen ignore complètement les risques insolubles auxquels le monde fait face actuellement :
1. Une dette mondiale record de 225 000 milliards $ qui ne pourra jamais être remboursée et qui mettra en faillite la plupart des pays dans les années à venir. Cela inclut la dette publique et privée.
2. La monnaie, qu’il s’agisse du dollar, de l’euro, du yen ou du Yuan, ne vaudra plus rien d’ici cinq ou, au maximum, dix ans, étant donné que les gouvernements continueront de dévaluer leurs devises, qui ont déjà perdu 97-99% de leur valeur depuis la création de la Fed en 1913.
3. La plupart des actifs vont perdre de 75% à 99% en termes réels. Cela inclut les marchés en bulle (actions, obligations et immobilier), financés par le boom du crédit et l’impression monétaire.
4. Les banques centrales deviendront insolvables. La plupart des banques centrales sont en fait des hedge funds sous levier massif. Les actifs qu’elles détiennent, comme les obligations gouvernementales, les actions et autres obligations, perdront toute valeur. La disparition de ces banques sera une bénédiction, puisque ce sont elles qui sont la principale cause de l’effondrement financier à venir.
5. Le système bancaire fera défaut et la plupart des actifs détenus en banque disparaîtront. Cela inclut le cash et les titres de placement.
6. Lorsque les pays feront faillite et que l’impression monétaire n'aura plus effet, l’État deviendra totalement inefficace. Cela signifie qu’il ne restera presque pas d’argent pour maintenir en vie le système socialiste que le monde expérimente depuis près d’un siècle. Ce système, dans la plupart des pays occidentaux, absorbe et gaspille plus de 50% de ce que le pays produit. Comme la très sage Margaret Thatcher disait : "Le problème avec le socialisme, c'est que, tôt ou tard vous êtes à court de l'argent des autres". (A.D.A : l'argent des autres)
C’est exactement ce qu’il va se passer. Si le monde manque d’A.D.A, il n’y aura plus d’argent pour financer la sécurité sociale, les soins médicaux, les retraites, la défense etc. D’un côté, ce sera catastrophique pour la plupart des gens qui dépendent totalement de l’État et de l’A.D.A. D'un autre côté, les autorités fiscales des gouvernements seront décimés, et tous les bureaucrates et fonctionnaires improductifs disparaîtront aussi. Ce sera une bonne chose. Je réalise que la transition sera dévastatrice pour la plupart des gens au début mais, espérons-le, le Phénix qui renaîtra de ces cendres créera un système bien plus fort et sain, basé sur l’initiative personnelle et l’autonomie plutôt que sur un socialisme destructif.
7. L’essentiel de la démocratie et des valeurs s’est complètement perdu à cause du système socialiste. Pour certains, la famille n’est plus le noyau de la société. En Occident, le taux de divorce est de 50% ou plus dans certains pays. La religion, ainsi que les valeurs morales et éthiques, déclinent. L’héritage, l’histoire et la culture sont rejetés par les pouvoirs en place – la destruction des monuments historiques en est un signe. Tout doit être politiquement correct, de nos jours. La rectitude politique est déterminée par les minorités, et non par la majorité.
8. Il y aura des bouleversements politiques dans la plupart des pays dans les années à venir. Le parti au pouvoir sera poussé vers la sortie ou perdra les prochaines élections, car il n’aura pas respecté ses promesses socialistes. Le parti d’opposition s’emparera du pouvoir, en promettant la lune. Mais lui aussi manquera d’ADA et échouera.
9. Nous verrons des troubles sociaux et des guerres civiles. Les gens, sans argent et sans emploi, se révolteront. Il y aura des affrontements, voire des guerres civiles, entre les différents groupes politiques.
KIM ET TRUMP SONT-ILS UN DANGER POUR LE MONDE ?
Peut-on dire que les États-Unis sont dangereux, avec le conflit contre la Corée du nord ? Oui, le risque d’un tel événement est élevé. Kim Jong-un et Donald Trump ont des caractères impulsifs. Les 28 démissions ou mises à pied dans l’administration Trump ces derniers sept mois démontrent une certaine instabilité et un manque d’harmonie. Comme je l’ai dit dans une interview avec Grant Williams après les élections américaines, Trump étant un individu dominateur et un entrepreneur, je m’attendais à ce qu’il change souvent de position. La plupart des entrepreneurs n’ont pas de principes solides, mais ils ont la capacité à changer constamment d'avis. C’est cette flexibilité qui les fait réussir en affaires. Mais cela ne fonctionne pas en politique. J’ai aussi prédit que Trump serait incapable de garder autour de lui des individus ayant une forte personnalité. Engager un grand nombre de personnes importantes, y compris des milliardaires, était une stratégie risquée pour Trump. Les 28 départs le prouvent.
Le risque avec un leader sous immense pression à l'échelle nationale est qu’il se tourne vers l’extérieur et parte en guerre. L’histoire nous l'a démontré à plusieurs reprises. Personne aux États-Unis ne peut empêcher le président de presser le bouton nucléaire. En théorie, les militaires pourraient désobéir aux ordres du commandant en chef mais, normalement, les généraux aiment bien partir en guerre. Avec trois généraux haut-gradés à la Maison-Blanche pour conseiller Trump, le risque de guerre est significativement plus élevé. Mais espérons que Trump comprendra les conséquences horribles d’une guerre nucléaire. Il ne devrait pas succomber à la tentation de rejoindre les leaders va-t-en-guerre comme Bush, Obama, Blair, Cameron, Sarkozy et autres qui, à cause de leur ignorance et de leur mégalomanie, ont réussi à changer le cours de l’histoire mondiale pour le pire et ce, pour très longtemps.
Kim Jong-un est sans doute pressé de démontrer sa puissance nucléaire. Le plus grand risque serait que ses missiles ratent Guam, ce qui en ferait la risée du monde. Comme alternative, la Corée du sud serait une cible plus facile et, donc, plus probable. Mais espérons et prions que nous n'aurons pas de guerre nucléaire.
UN MONDE MOINS SÛR
Le fait que plusieurs pays, surtout en Europe, voient les États-Unis comme une nation dangereuse n’est pas nouveau. Depuis la Deuxième guerre, les États-Unis ont été impliqués dans de nombreuses guerres, dont plusieurs provoquées par les États-Unis eux-mêmes, avec l’aide d’autres pays. Les attaques injustifiées en Irak et en Libye sont des exemples d’interférences ayant eu des conséquences tragiques pour l’Europe, mais aussi pour le reste du monde. En Irak, plus de 500 000 personnes ont perdu la vie à cause de la guerre. Mais la conséquence grave et à long terme de ces guerres est la vague migratoire que l’Europe connaît aujourd'hui. L’Allemagne, par exemple, a accueilli 1,5 million d’immigrants depuis janvier 2015. Il n’y a pas d’emplois, pas de logements ou d’écoles pour la plupart de ces immigrants, et le système juridique croule sous les demandes d’asile. Tout cela aura des conséquences sociales et culturelles pour la plupart des pays européens. L’Europe sera bien différente en 2050… Même sans guerre majeure, le monde dans son ensemble sera bien moins sûr, à cause du terrorisme et de l’augmentation du crime. Je suis né à la fin de la Deuxième guerre, et j’ai connu une longue période de paix et de prospérité, aussi bien que de sécurité. Malheureusement, mes enfants et petits-enfants n’auront probablement pas cette chance.
C’EST LE MOMENT D’AGIR
Je me rends compte que les porteurs de mauvaises nouvelles sont impopulaires. S’ils ont raison, personne ne les remerciera et certains les incrimineront. S’ils se trompent, on les ridiculisera. Comme la plupart des lecteurs le savent, je ne suis pas un prophète de malheur. Mon but est de dire les choses comme je les perçois et d’alerter les gens sur les risques énormes auxquels le monde est confronté. Certains diront qu’il est beaucoup mieux d’ignorer tout ça… peut-être, surtout qu'il est impossible de prédire exactement quand aura lieu la fin de cette ère. Mais il est assez clair que le changement approche à grands pas. Ceux qui ont été prévenus peuvent se préparer. Le seul fait d’anticiper les prochains changements peut probablement en atténuer le choc.
Pour les quelques privilégiés qui possèdent des actifs pour se protéger, ou qui ont la capacité de déménager vers un endroit plus sûr, c’est maintenant qu’il faut l’envisager sérieusement. Les grandes villes ne seront pas les meilleurs endroits où vivre.
Je pense que cet automne sera celui du désarroi et des bouleversements sur les marchés. Ces marchés, surachetés, semblent prêts à chuter violemment. Même chose pour le dollar, la devise de réserve mondiale, qui est adossé uniquement sur des dettes gigantesques. Les marchés immobiliers vont d’abord stagner, et puis s’effondrer lourdement. Les banques centrales vont essayer de garder les taux d’intérêt bas, mais échoueront finalement, provoquant des chutes majeures sur les marchés obligataires.
PÉNURIES D’OR ET D’ARGENT À VENIR
Les métaux précieux physiques seront les principaux bénéficiaires de la crise mondiale à venir. L’or devrait atteindre 1 360-1 370 $ assez rapidement, en route vers de nouveaux sommets. À cause d’un dollar temporairement fort, l’or en dollars US est 29% sous son sommet de 2011. Dans la plupart des autres devises, l’or a beaucoup moins décliné. Regardez l’or en dollars canadiens dans le graphique ci-dessus.
L’argent, même s'il est très volatile, grimpera plus rapidement que l’or. Ceux qui pensent à acheter de l’or ou de l’argent physique doivent savoir qu'il y aura des pénuries importantes. Il n’y aura tout simplement pas assez de production ou d’or en stock pour satisfaire à la demande. Nous recommandons que l’or et l’argent soient détenus hors du pays de résidence. Des contrôles de change seront instaurés dans plusieurs pays, y compris aux États-Unis. Transférer des actifs ou de la monnaie hors de votre pays pourrait bientôt ne plus être possible.
Le risque de voir des turbulences majeures sur les marchés cet automne est élevé. Mais souvenez-vous que, même si les choses peuvent prendre du temps à se matérialiser, il faut prendre une police d’assurance avant qu’elles ne le fassent.
Source originale: Matterhorn - GoldSwitzerland
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