A 14.000 points, l’indice Dow Jones a retrouvé son record historique d’octobre 2007. Une remarquable remontée après un plus bas à 6.500 points le 9 mars 2009. Alors, la crise est donc finie ?
Mais en octobre 2007 la crise était déjà présente ! Elle commençait à éclater. La bulle des subprimes avait artificiellement gonflé la croissance et les premiers craquements apparaissaient (faillite de New Century Financial Corporation, faillite de deux hedge funds de Bear Stearns, plan de sauvetage de l’allemand IKB, faillite de Northern Rock, fermeture de deux fonds par BNP Paribas, profit warning de plusieurs banques américaines). Les prix de l’immobilier aux Etats-Unis commencent à refluer en 2006 et dès le printemps 2007 les premiers signes inquiétants dans le secteur financier apparaissent. La crise éclatera vraiment le 15 septembre 2008 avec la faillite de Lehman Brothers.
Et si le Dow Jones a retrouvé et dépassé son record historique, qu’en est-il vraiment de l’économie ? Elle n’est pas du tout revenue à son niveau d’octobre 2007, loin de là : la population sans emploi s’est nettement accrue, le nombre de bénéficiaires des bons alimentaires est passé de 26,9 millions à près de 50 millions, le déficit commercial s’est considérablement creusé, la croissance est en berne. Et les menaces pour l’avenir grandissent avec un déficit budgétaire qui a explosé et une dette publique qui est passée de 38% du PIB à 74% (Zero Hedge).
Alors d’où vient ce miracle ? On dit « merci la Fed » ! En octobre 2007 le taux d’intérêt de la banque centrale était de 4,75%. Ben Bernanke s’est empressé de le ramener à zéro (exactement 0 à 0,25) en décembre 2008 pour l’y maintenir depuis. Il s’est même engagé à rester à ce niveau pour plusieurs années. Et dans le même temps il a mis en place les plans de « Quantitative easing », QE1, QE2 et actuellement QE3, d’un montant de 85 milliards de dollars par mois, moitié pour l’Etat fédéral (pour financer son déficit), moitié pour les banques (rachat de créances hypothécaires).
Où va s’investir tout cet argent facile ? Pas dans l’économie, la croissance est atone. Pas dans les obligations d’Etat, elles ne rapportent rien. Que reste-t-il ? Les pays émergents, les matières premières, et surtout la bourse. Avec tout cet argent tombé du ciel, c’est comme si Wall Street touchait le gros lot tous les mois, pas étonnant que les cours montent !
Mais, comme en octobre 2007, nous sommes encore en crise. Une crise de la dette souveraine, ce qui est nouveau, mais aussi les suites de la crise des subprimes (la preuve, la Fed consacre la moitié de son QE3 à racheter des créances hypothécaires aux banques). En fait rien n’a vraiment été réglé sur le fond, mais seulement repoussé dans le temps grâce à la dette de l’Etat et à la planche à billets.
Il y aura donc un moment où la fête sera terminée et où le Dow Jones battra d’autres records, mais à la baisse. Ceux qui possèdent des actions peuvent les vendre pour acheter de l’or, ce serait plus que raisonnable…
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