L'idée que les entreprises placent une partie de leur trésorerie en bitcoins se diffuse de plus en plus, même si, dans les faits, peu franchissent réellement le pas. Mais étonnamment, l’or, pourtant bien plus reconnu et accepté, ne bénéficie pas d'une publicité comparable. Pourquoi ?
Il existe à l’évidence une énorme réticence des dirigeants d’entreprises à placer une partie de leur trésorerie dans l’or physique ou le bitcoin, plutôt que dans les produits financiers proposés par leur banque. C’est le poids des habitudes, l’inertie des comportements. Il serait pourtant temps de se réveiller, à l’heure où ces deux actifs performent — le cours de l'or faisant d’ailleurs mieux que celui du bitcoin depuis le début de l’année.
C’est bien la peine de thésauriser de l’argent durement gagné s’il se fait grignoter par l’inflation ! Mais la protection contre la hausse des prix ne constitue pas le seul atout de l’or et du BTC. Ils offrent aussi une véritable diversification, grâce à leur faible corrélation avec les actifs traditionnels. Ils permettent également de se protéger contre la perte de valeur des devises, de sortir du système bancaire — et donc d’éliminer le risque de faillite ou de saisie des comptes — tout en étant hautement liquides (en cas de coup dur, ils sont disponibles immédiatement). Les avantages sont nombreux.
Avec l'inflation qui pourrait repartir (planche à billets, prix de l’énergie) et les tensions géopolitiques croissantes, il devient plus nécessaire que jamais de placer une partie de sa trésorerie en dehors des banques, dans des actifs solides qui protègent réellement leurs détenteurs et contribuent même à enrichir l’entreprise sur le long terme.
Très volatile, le bitcoin doit être acheté pour une durée de quatre ans au minimum, tandis que l’or, plus stable, peut être acquis avec un horizon temporel plus court, ce qui constitue en soi un avantage face aux incertitudes économiques. Bien sûr, les deux actifs sont parfaitement complémentaires.
Le bitcoin bénéficie d’une publicité à l’échelle mondiale grâce à Michael Saylor, le PDG fondateur de Strategy (anciennement MicroStrategy), qui détient… un demi-million de BTC. Il cherche à convaincre les grands patrons américains de le suivre, sans forcément beaucoup de succès pour le moment, mais au moins, cela fait parler du sujet dans la presse. Il n'y a pas de personnalité équivalente pour promouvoir l'achat d'or auprès des entreprises (pour les particuliers, ils sont nombreux). Dommage.
Des listes actualisées recensent les entreprises possédant du bitcoin (comme BitcoinTreasuries.com par exemple) mais, à notre connaissance, aucune ressource similaire n'existe pour l’or.
Un travail d’information et de promotion reste à faire, incontestablement.
Sur le plan fiscal et comptable, rien de bien compliqué : il suffit de calculer les plus ou moins-values tous les ans pour les comptes de l’entreprise, tel un actif dont la valeur varie. Il faudra sans doute un peu bousculer votre comptable, mais c’est à sa portée.
Bref, les entreprises — du petit commerçant à la multinationale — doivent prendre conscience de l’utilité, sinon de la nécessité, de placer une partie de leur trésorerie en or physique. Elles ne pourront que s’en féliciter… et prendre un avantage sur leurs concurrents. Go !
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