La guerre n’est pas favorable à l’économie, contrairement aux idées reçues. L’unique exemple souvent avancé pour soutenir cette croyance est la Deuxième Guerre mondiale, qui a effectivement permis aux États-Unis de sortir de la Grande Dépression. Cependant, c’est avant tout l’interventionnisme de Franklin Delano Roosevelt et son New Deal qui ont prolongé la crise de 1929 en perturbant les mécanismes naturels de rééquilibrage des marchés. On rappellera également l’interdiction de la détention d’or physique avec le Gold Reserve Act du 30 janvier 1934, suivi d’une forte dévaluation du dollar (de 20 $ à 35 $ l’once). La dépense publique et la dévaluation ne créent pas de richesse, seuls les étatistes le croient. Cette croyance vient aussi de la propagande communiste, plus précisément de Lénine et de son célèbre ouvrage "L'Impérialisme, stade suprême du capitalisme" (1917). L’Histoire montre plutôt que les guerres entraînent un appauvrissement, avec leurs cortèges de destructions, de morts, et au passage d’annihilation de l’épargne (suspension de l’étalon-or en 1914, inflation dans tous les cas), même si les propriétaires des industries d’armement s’en mettent plein les poches.
Les guerres peuvent engendrer une prospérité éphémère lorsqu’elles sont préparées à grand renfort d’investissements financés par la planche à billets (le IIIe Reich, qui sort de la Crise de 1929 notamment grâce aux MEFO), ou lorsque le pillage des pays envahis (dont l’or de leurs banques centrales) compense les dépenses internes (le IIIe Reich au début). On connaît la suite.
Ce sont les États enfermés dans une logique délirante (de conquête ou pour éviter l’effondrement), qui s’identifient à la Nation elle-même, qui l’englobent, réprimant au passage les libertés fondamentales, qui provoquant les guerres. Le capitalisme, les marchés, les entrepreneurs, les consommateurs et les épargnants aspirent à la paix et à la liberté. La guerre n’est pas une bonne nouvelle pour eux.
Alors pourquoi l’Union Européenne dévoilent-elle soudainement un plan de 800 milliards d’euros pour "réarmer l’Europe" et soutenir l’Ukraine ? Donald Trump et JD Vance s’apprêtent à signer la paix ! Certes, à leur manière, un peu brutale, en renversant la table – une approche que Zelensky n’a pas saisie – mais néanmoins une paix dans ce conflit qui a fait près d’un million de morts. Poutine menacerait l’Europe, paraît-il, il faudrait s’y préparer. Vraiment ? Il a mis deux ans pour conquérir 15% du territoire ukrainien…
Ces 800 milliards d’euros, on sait à qui ils vont profiter : aux industriels de l’armement. On sait aussi qui va payer la note : les citoyens européens, les épargnants, soit par la ponction plus ou moins acceptée de leur épargne, soit par l’inflation qui résultera de la planche à billets. Soit les deux à la fois, scénario le plus probable.
"Parmi les pistes pour augmenter le budget de la défense européenne, l'idée de puiser dans l'épargne des Français est défendue par certains parlementaires" explique France Info. Hum… assez inquiétant. Le magot de l’épargne fascine les politiques, mais utiliser l’argument de la guerre est extrêmement malsain parce qu’il dérive automatiquement sur une obligation ("patriotique"), et possiblement sur des réquisitions (rappelons que le régime des réquisitions a été rénové dans la loi de programmation militaire 2024-2030 votée en juillet 2023).
Le patronat embraye, et le président du Medef, Patrick Martin, se félicite que le Danemark ait décidé de reporter à 70 ans l'âge de départ à la retraite pour que l'économie finance l'effort de guerre. À quel niveau de déraison en sommes-nous ? Oublié le déficit abyssal de notre régime (nous en parlions dans notre article précédent), il faut faire tourner au maximum nos usines d’armement !
Bref, notre épargne est dans le viseur de dirigeants dont la rationalité semble de plus en plus vacillante. Il devient urgent de se protéger, en commençant par sortir des banques et de l’assurance-vie pour investir dans des supports de confiance et très mobiles, comme l'or physique (ou le bitcoin, pour ceux qui s'y connaissent). À bon entendeur.
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