Le retrait des gros billets en circulation en Inde provoque colère et désordre. Samedi, des centaines de milliers de personnes faisaient la queue devant les banques pour échanger leurs coupures contre de nouvelles.
Le remplacement des billets de 500 et de 1 000 roupies en circulation vise à lutter contre l'évasion fiscale et à permettre à l'Etat de récupérer l'équivalent de milliards de francs de richesses non déclarées.
Mardi soir, le premier ministre Narendra Modi, a surpris ses concitoyens en annonçant que les billets de 500 roupies (7 euros) et 1.000 roupies n'avaient plus de valeur légale. Les deux valeurs faciales retirées représentent plus de 80% de la monnaie en circulation. Le but : "briser l'emprise de la corruption et de l'argent noir" dans un pays où 90% des transactions s'effectuent en espèces. Près de 24 milliards de coupures sont concernées.
Les devises doivent être échangés contre de nouvelles coupures ou déposés sur un compte. Ceux apportant d'importantes sommes devant être en mesure d'attester de leur provenance. Le gouvernement a demandé à la population de restituer les billets démonétisés d’ici au 30 décembre.
Du jour au lendemain, beaucoup se sont retrouvés sans argent liquide, face à des commerçants qui refusaient d'encaisser une monnaie désormais sans valeur.
Après plusieurs heures d'attente devant les guichets, des millions d'Indiens ont dû repartir les mains vides, nombre d'agences bancaires et de distributeurs s'étant retrouvés à sec.
La banque centrale indienne s'est voulue rassurante, déclarant que suffisamment d'argent liquide avait été distribué aux institutions bancaires pour répondre aux besoins. "Il y a suffisamment d'argent disponible en banque et toutes les dispositions ont été prises pour que les billets atteignent toutes les parties du pays", a-t-elle affirmé, appelant les Indiens à la "patience".
"C'est le chaos partout", a estimé le chef de l'exécutif de la ville de New Delhi, Arvind Kejrilwal, adversaire politique du Premier ministre indien Narendra Modi.
La méthode de démonétisation n'est pas une première pour l'Inde. En 1978, les autorités avaient retiré subitement les billets de 1 000, 5 000 et 10 000 roupies, des billets toutefois inaccessibles pour la plupart des Indiens de l'époque.
La reproduction, intégrale ou partielle, est autorisée à condition qu’elle contienne tous les liens hypertextes et un lien vers la source originale.
Les informations contenues dans cet article ont un caractère purement informatif et ne constituent en aucun cas un conseil d’investissement, ni une recommandation d’achat ou de vente.