La réglementation ne cesse de se resserrer autour de l’épargnant, de nouvelles lois menacent ses avoirs et limitent sa liberté. Il devient une proie pour un système bancaire et monétaire de plus en plus malade. Nous avons déjà averti sur la directive BRRD qui autorise une banque en faillite à ponctionner les comptes de ses clients, et indiqué au passage que la garantie de 100.000 euros relevait d’une pure illusion, ainsi que la loi Sapin 2 qui permet de bloquer les contrats d’assurance-vie. Un nouveau clou dans le cercueil de l’épargnant devrait bientôt être planté, selon la très sérieuse agence de presse Reuters : le gel des comptes bancaires afin d’éviter tout ‘bank run’. Il sera ainsi totalement immobilisé, à la merci de la prochaine crise financière, prêt à être plumé comme la volaille.
Soyons clairs, il ne s’agit pour l’instant que d’un projet. Officiellement. L’agence de presse relaye un document rédigé par la présidence du Conseil de l’Union européenne, assurée par l’Estonie depuis le 1er juillet. Le blocage serait censé durer cinq jours, extensible à vingt en cas de "circonstances exceptionnelles", et les clients pourraient toujours retirer une somme minimale ; c’est vraiment trop gentil, ne vous forcez pas, tout de même. La présidence estonienne se fixe pour objectif de parvenir à un accord au niveau du Conseil d’ici la fin de son mandat, soit le 31 décembre. Tout cela va donc arriver très vite, la machine est lancée, il est déjà certainement trop tard pour l’arrêter.
Voyons les choses d’un autre côté : la fuite de cette information est organisée par l’Union européenne via l’agence Reuters autant pour tester la population que pour l’accoutumer à un nouveau recul de ses droits, un peu comme un vaccin consiste à inoculer une petite dose de poison afin d’habituer l’organisme lorsque la quantité sera supérieure. De réaction, il n’y en eu aucune : nul ministre n’a dénoncé cette atteinte aux droits fondamentaux de l’épargnant, aucun éditorialiste n’a fait le siège des chaînes d’information continue pour s’élever contre ce scandale, les économistes médiatiques parlaient d’autre chose, comme la "reprise de l’économie française" (quel gag !). Quoi qu’il en soit, ce calme plat après une annonce si sulfureuse signifie à l’évidence, pour l’UE, un bon et gros feu vert.
Il faut donc s’attendre à la mise en œuvre de cette nouvelle réglementation à brève échéance. En somme, elle est cohérente avec les autres dispositifs : afin de ponctionner les comptes bancaires et de bloquer l’assurance-vie, il faut d’abord empêcher les retraits massifs lorsque la crise approche et que les rumeurs enflent. Admirons la belle cohérence stratégique du lobby étatico-bancaire.
L’épargnant est donc coincé… tant qu’il reste dans une banque. La débancarisation devient une décision de plus en plus impérieuse : un compte et un peu de liquidités pour les opérations courantes, et le reste dehors ! En or physique dans des coffres non bancaires (1er choix), en bitcoins, en immobilier ou autres actifs réels. Il faut prendre ses dispositions, épargner c’est prévoir.
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