Au début de cette nouvelle année, il est normal d’essayer de prédire quels seront les événements ou tendances probables pour 2017. Un grand nombre d’experts du monde entier vont prédire quelques "nouveaux" événements, comme si beaucoup de choses changeront seulement parce que nous commençons une nouvelle année.
Mais, malheureusement, je vais décevoir tout le monde, car je ne changerai pas de cap sur un seul des sujets abordés dans le passé. Les tendances ne changent pas au début d’une nouvelle année. Les tendances majeures à long terme prennent beaucoup de temps à se développer, voire encore plus pour opérer un véritable reversement.
L'expérience alchimique a débuté en 1913
Ce qui a débuté par la création de la Fed en décembre 1913 a mené à la plus grande expérience alchimique que le monde n’ait jamais connue. L’alchimie est un processus visant à transformer des métaux de base en or. L’alchimie désigne aussi un processus magique de transformation et de création. Le mot alchimie vient du grec et un peu de l’arabe (al-), et signifie simplement "magie noire".
La magie noire, ou l’alchimie, est exactement ce qu'on fait les banquiers qui se sont rencontrés sur Jekyll Island pour créer la Réserve fédérale américaine. Cette banque se voudrait être la banque centrale des États-Unis, et elle serait la propriété de banquiers privés, pour leur propre bénéfice. Ce complot extrêmement astucieux et sournois a calqué les conseils de Mayer Amschel Rothschild qui, cent ans plus tôt, avait déclaré : "Donnez moi le contrôle sur la monnaie d'une nation, et je n'aurai pas à me soucier de ceux qui font ses lois."
À partir de 1914, l’expérience alchimique consista à changer du papier en monnaie. Cette mine d’or d’impression monétaire et de création de crédit, qui dure depuis près de cent ans, a failli prendre fin brutalement durant la Grande crise financière de 2006-2009. Le système financier était au bord du gouffre en 2007, mais les banquiers n’allaient pas abandonner si facilement leur "très fructueuse" expérience alchimique. Les banques d’investissement virtuellement en faillite, telles JP Morgan et Goldman Sachs, ont montré à la Fed, et donc aux autres banques centrales, ce qu’elles avaient à faire pour sauver le système, et une autre dose massive de magie noire fut créée, à hauteur d’environ 25 000 milliards $. Les banquiers ont ainsi pu sauver leur empire financier mondial et garder le contrôle de la monnaie.
Les réservoirs sont maintenant vides
Depuis le début de la crise en 2006, la dette mondiale a augmenté de 70%. Le problème réside dans le fait que, dans la plupart des pays occidentaux, il faut plusieurs dollars de dette supplémentaire pour produire un seul dollar de PIB. Le monde n’a plus d’essence et il semble que nous sommes sur le point d’en prendre conscience. Le monde commence à réaliser que le système financier reposant sur cette expérience alchimique est en fait une fraude massive que les banquiers dirigent impunément depuis très longtemps. Mais il n’y a pas que les banquiers qui soient concernés. Avec leur puissance financière, ils ont "acheté" des gouvernements, des industries et des médias. La puissance de l’argent, bien que complètement fictive, leur a donné le contrôle total de l’ensemble du système occidental.
Mais, malheureusement, toute bonne chose a une fin, surtout si elle est basée sur des principes frauduleux – car l’alchimie ne fonctionne pas, vu qu’il est impossible de créer de la richesse pour un pays entier ou pour le monde en imprimant simplement des morceaux de papier. Cela marche pour ceux qui sont proches des planches à billets, car ils peuvent utiliser cette monnaie avant qu’elle ne perde toute sa valeur. Le plus triste est que les gens pensent que ce système vaut mieux que les autres. Ceux ayant réussi à élever leur standard de vie ne réalisent pas que cela n’est pas dû à une amélioration réelle de la productivité, mais principalement au fait que la dette mondiale est passée de presque zéro, il y a une centaine d’années, à 230 000 milliards $ aujourd’hui. Ce chiffre astronomique comprend les dettes personnelles, qui ne peuvent pas être remboursées, et les dettes gouvernementales, qui ne seront jamais remboursées. De plus, il y a plusieurs millions de milliards de dollars d'actifs non capitalisés et des produits dérivés.
Un ralentissement séculaire majeur se profile
Cela fait plus de dix ans que la crise a débuté et, à en juger par l’optimisme des marchés financiers, surtout celui des actions, il semble que cette récente crise financière était bénigne. Peu de gens réalisent que la crise de 2006-2009 n’était qu’une répétition, et que la vraie crise débutera probablement très bientôt. J’ai souligné à maintes reprises les différents risques avec la dette souveraine, le système bancaire, et tous les marchés d’actifs en bulle, comme les actions, les obligations et l'immobilier. Ajoutez-y les sérieux risques géopolitiques, les risques de troubles sociaux et les cyber-guerres, et nous obtenons une cocktail qui pourrait infliger de sérieux dommages au monde, dès 2017, et qui pourraient durer entre cinq et huit ans, voire beaucoup plus longtemps.
Lorsque vous êtes sur le marché du travail depuis plus de cinquante ans, vous accumulez beaucoup d’expérience. Vous voyez l’éternel optimisme de l’humanité, mais vous expérimentez aussi un pessimisme qui est bien plus important encore. Je me souviens d'avoir commencé à travailler pour une société de vente au détail, Dixons Group Plc, en 1972. J’ai reçu mes premières options sur la société, à 136 pence. À la fin de 1974, suite à un krach sévère du marché boursier, les parts de Dixon chutèrent de 93% ! La société était solide financièrement et rentable. Mais le pessimisme était extrême. Il y avait des grèves nationales, de l’électricité que trois jours par semaine, et la plupart des gens croyaient que cette situation désastreuse durerait éternellement. Évidemment, la situation s'est retournée et nous avons fait de Dixons une société du FTSE 100 et le leader des ventes au détail de produits électroniques au Royaume-Uni.
Depuis 1972, j’ai connu quatre corrections majeures du marché supérieures à 40%. Suite à la première, qui s’est terminée avec le Dow Jones à 570, le marché américain a maintenant grimpé à un sommet de 19 987, il y a quelques jours. Après chaque chute, les pouvoirs en place ont appliqué leur magie noire. Cela inclut les interventions de la Plunge Protection Team, des manipulations de taux d’intérêt, de l’impression monétaire et autres astuces pour stimuler le marché boursier. Mais l’investisseur en Bourse, lui, y a trouvé son compte. Le marché a été multiplié par 35 sur une période de 42 ans. Cela représente un taux de croissance annuel composé de près de 9%. Cela signifie qu’en moyenne, un investisseur en Bourse a doublé son argent tous les huit ans. Un investissement de 25 000 $ en 1974 vaudrait aujourd’hui 875 000 $.
L’or a été multiplié par 30 depuis 1971… il le sera probablement par 300
Les actions et les obligations ont été des investissements très avantageux. Mais qu’en est-il de cette relique barbare, l’or ? Il s’agit de l’investissement compris par le moins de gens et que les banquiers et conseillers financiers évitent à tout prix. Cet investissement mal-aimé a vu sa valeur multipliée par 30 depuis 1971. N’oubliez pas que, au contraire du marché boursier, l’or est loin de son pic de 1 920 $ en 2011. À ce moment là, l’or avait atteint 55 fois le prix de 1971. Depuis 1999, le Dow Jones a perdu 62% par rapport à l’or. Très peu d’investisseurs et aucun conseiller en investissement ne savent cela. Ils ne réalisent pas, non plus, que les marchés boursiers sont dans une tendance baissière séculaire à long terme face à l’or. Cette tendance ne s’arrêtera pas avant que les actions ne chutent de 90% supplémentaires par rapport à l’or, d’ici quelques années. Cela ramènera le ratio Dow/or à 1 pour 1, son niveau de 1980.
Avant la fin du prochain marché haussier, l'or aura été multiplié par 300 depuis 1971, en monnaie d’aujourd’hui. Cela nous donnera un prix de l’or à plus de 10 000 $, voire bien plus en monnaie hyper-inflationniste.
La magie noire des données économiques gouvernementales
La magie noire, ou l’alchimie, ne s’arrête pas à l’impression monétaire ou à la manipulation des marchés et des taux d’intérêt. Non, comme les déficits gouvernementaux augmentent et que le chômage réel atteint des niveaux vus pour la dernière fois durant la Grande dépression, toutes les données économiques doivent aussi être maquillées ou manipulées, afin de dépeindre un tableau tout rose de l’économie. Il est intéressant de voir que cette manipulation si évidente des données économiques est totalement acceptée par les analystes économiques, les médias et des lauréats de prix Nobel.
Il n’y a pas d’analyse sérieuse des données économiques de nos jours. Tout ce que la machine de propagande gouvernementale émet est accepté comme véridique. Le fait que le chômage réel soit de 22%, et non de 5%, ou que les salaires réels soient en déclin depuis des décennies, ou que l’inflation réelle soit considérablement plus élevée, ou que le PIB réel, ajusté à l’inflation réelle, soit à la baisse, et non à la hausse… tout cela est ignoré. Les ajustements apportés par les gouvernements à toutes ces données sont gobés par tout le monde, sans se poser de questions.
L’implosion des bulles débutera en 2017
Qu’arrivera-t-il en 2017 ? Trump va-t-il changer quelque chose ? Évidemment, Donald Trump ne peut rien changer. Comme je l’ai dit au début, le chemin a été tracé il y a cent ans, et il ne peut être modifié par un président ou tout autre individu. Les présidents et les leaders sont des instruments de leur époque. Le leader adéquat pour mener à bien ce que dicte le cycle économique sera toujours élu, qu’il s’agisse d’un Carter, d’un Reagan ou d’un Trump. Aujourd’hui, le monde est proche d'un tournant dans tous les marchés en bulle, d'un effondrement des marchés de crédit, d'une montée en flèche des taux d’intérêt, d'une augmentation de dépenses déficitaires et d'un échec du système financier. Trump sera probablement l’instrument ou le catalyseur de ces événements. Ses propositions de dépenses en infrastructure, de baisses d’impôt et de tarifs douaniers constituent un bon départ pour déclencher tous ces risques.
Personne ne doit se fier au cash ou mettre son argent en banque
Très peu d’investisseurs se sont préparés pour ce tournant qui débutera probablement en 2017. Personne n'est préparé à ce que les gouvernements du monde entier font pour contrôler l'argent des gens. Pays après pays, cela devient presque un crime de détenir ou d'effectuer des transactions en espèces. Il y plusieurs raisons : il est alors plus facile de contrôler les gens et leurs dépenses, et cela rend l'évasion fiscale presque impossible. Mais la raison principale est d’empêcher l’effondrement du système financier. S’il n’y a plus de cash, cela rend impossible un bank run. Il n’y aura plus d’argent dans les distributeurs automatiques. Et tout transfert électronique peut être facilement stoppé.
Jusqu’à présent, l’or et l’argent ne sont pas contrôlés dans les pays occidentaux. Le gouvernement indien menace maintenant de confisquer l’or… Dans un pays où la détention privée d’or est plus répandue que partout ailleurs au monde, la confiscation de leur or entraînerait une révolution et une guerre contre le gouvernement. Il est possible que l’étape ultime consiste à rendre obligatoire la déclaration de propriété d’or physique. Certains pays pourraient aller jusqu’à la confiscation. Je doute que cela arrive en Occident, mais le risque existe. Il serait bien plus facile de taxer les actifs des riches. Mais la possibilité que cela arrive rend encore plus essentielle la détention d’or physique pour préserver sa richesse, hors de son pays de résidence et hors du système bancaire, dans une juridiction où il existe une forte tradition de l’or. La Suisse, qui produit plus de 60% des lingots d’or au monde, et qui a une tradition d’épargne dans l’or, ne confisquera certainement pas le métal précieux. La Suisse est aussi une des plus anciennes démocraties au monde, un pays où l'état de droit s'applique.
Le monde entre maintenant dans une période très incertaine, et il risque fort d’y avoir des chambardements politiques, économiques et financiers. Il est maintenant essentiel de prendre des mesures face à ces risques, ce qui signifie ne pas être trop exposé au système bancaire et détenir de l’or physique et de l’argent, dans le but d’être protégé et de détenir de l’assurance.
Source originale: Matterhorn - GoldSwitzerland
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