Depuis deux ans, la Banque centrale européenne (BCE) a mis en place une politique de taux zéro et négatifs : le taux directeur est tombé à zéro, et lorsqu'une banque dépose des liquidités à la BCE, non seulement cela ne lui rapporte plus comme auparavant, mais elle doit débourser 0,4% d'intérêt par an. L'objectif poursuivi par Mario Draghi consiste à dissuader les banques de laisser leur cash inactif et à abaisser le coût du crédit en Europe pour relancer l'activité. Alors, certes, le coût de l'argent a baissé, mais le volume de crédit n'a que très peu augmenté, et insuffisamment pour sortir de la croissance zéro...
Par contre cette politique monétaire, qui s'inscrit dans la durée, génère un effet pervers massif et catastrophique : la chute de la rentabilité des banques. Autrement dit, elle les pousse à la faillite. C'est ce qu'explique rien de moins que le Fonds monétaire international (FMI) dans une étude du 10 août dernier. Cet écrasement de la profitabilité se manifeste différemment suivant les systèmes bancaires :
- Dans les pays qui affichent d'importants excédents commerciaux (Allemagne, Pays-Bas), les banques peinent à recycler la masse des dépôts qui en résultent et sont d'autant plus pénalisées par les taux bas.
- Dans les pays où les taux d'emprunt sont variables et indexés sur les taux directeurs de la BCE (Belgique, Espagne), les banques perdent sur les nouveaux prêts, mais également sur les encours existants qui voient leur taux baisser. La valeur de ces crédits dans leur bilan s'effondre, le flux de revenu se tarît.
- Face à cette chute des taux d'intérêt, certains pays parviennent à compenser en partie par une progression du volume du crédit, qui demeure dynamique (France, Allemagne), mais pour combien de temps encore ? D'autres n'y parviennent pas (Italie, Espagne), ce qui met leurs banques sous pression.
Selon le FMI, cette chute de la profitabilité fragilise les banques et les conduira à diminuer leurs prêts à l'économie, ce qui est précisément l'inverse du résultat recherché au départ ! Encore une preuve que l'interventionnisme en économie ne fonctionne jamais, et qu’il détériore même la situation globale. Après les États, les banques centrales sont en train de le comprendre, bien tardivement.
Le FMI ne le dit pas explicitement, mais un tel écrasement de la rentabilité conduira à des faillites bancaires en série si le mouvement n'est pas inversé. Et une remontée des taux s'avère quasi-impossible aujourd'hui pour de multiples raisons (montant des dettes étatiques, poids des produits dérivés, déstabilisation des bilans des banques et des assureurs, pertes massives pour les banques centrales dont le bilan a explosé, etc.). Si les banques sont massacrées en bourse, ce n'est pas par hasard.
Comme nous avons eu l'occasion de le dire, pour l'épargnant il existe une piste de sortie : c'est l'or physique, qui devient d'autant plus intéressant dans un contexte de taux négatifs... et de faillites bancaires.
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