LE PRIX DE L’OR RÉSISTE ET DEVRAIT S’ENVOLER D’ICI LA FIN DE L’ANNÉE

La Réserve fédérale américaine, comme il fallait s’y attendre après des semaines de spéculation, a relevé son taux directeur d’un quart de point pour l’établir entre 0,75% et 1%. Il s’agit de la seconde hausse trimestrielle consécutive, et la première des trois hausses annoncées par la Fed pour cette année. Comme c’est souvent le cas lorsque les taux montent, le prix de l’or s’est d'abord affaibli, touchant un bas de cinq semaines… AVANT l’annonce officielle de Janet Yellen. Le cours spot et celui des contrats à terme pour avril se sont ensuite stabilisés, avant de rebondir plus tard.

Étant donné que plusieurs gouverneurs de la Fed avaient signalé la forte probabilité d’une hausse au cours des dernières semaines, la plupart des observateurs croient que cette décision était déjà prise en compte par les marchés au moment de l’annonce. Mais ce qui a vraiment surpris est la performance immédiate des métaux précieux. Certains analystes suggèrent que le dossier des taux d’intérêt aux États-Unis est éclipsé par des enjeux plus sérieux, à l’intérieur et à l’extérieur des États-Unis. Un sentiment confirmé par une grande banque américaine, qui prévoit une croissance significative du prix de l’or d’ici la fin de 2017.

BANK OF AMERICA PRÉVOIT UNE HAUSSE DE 200 $ DU PRIX DE L’OR EN 2017

Une note de recherche de la banque de financement et d'investissement de Bank of America a peut-être joué un rôle dans la résilience de l’or, suite à la hausse des taux. Soulignant les prévisions d'inflation plus élevée et l’incertitude mondiale causée par le manque d’action dans le plan de dépenses de l’administration Trump, la montée du sentiment protectionniste, les élections en Europe cette année, Bank of America Merrill Lynch prévoit des "prix autour de 1 400 $ l’once d’ici la fin de l’année."

Tout en notant qu'une politique monétaire plus serrée de la Fed n’aide pas à donner de la vigueur à l’or, la conclusion de la banque semble basée sur ce qu’il pourrait arriver de l'autre côté de l'océan. L’Union européenne post-Brexit a un long chemin à parcourir pour se réinventer. L’Écosse menace de lancer un autre référendum sur l'indépendance, et les grands pays se replient sur eux-mêmes alors que leurs populations s’interrogent sur l'avenir politique.

TRUMP CONTRE YELLEN ?

À ces incertitudes, il faut ajouter la relation entre la Maison-Blanche et la Réserve fédérale. Lorsqu’il était candidat, Donald J. Trump avait accusé Janet Yellen d'avoir maintenu ses taux directeurs à des niveaux historiquement bas pour aider Barack Obama et les démocrates. Maintenant qu’il est président, les taux devraient augmenter régulièrement, ce qui pourrait freiner considérablement ses prévisions de croissance de 4%. Les mesures qu’il entend prendre pour réaliser une expansion de cette ampleur (dépenses d’infrastructure et baisses d’impôt) ne se sont pas encore matérialisées. Yellen a déclaré qu’il était simplement trop tôt pour savoir, et que c’était au gouvernement de montrer l’argent en premier. Son mandat de présidente de la Fed ne se termine pas avant la fin du mois de janvier 2018, mais le président Trump pourrait décider de la remplacer. Le nombre d'éléments faisant partie de la liste "attendons de voir" semble grossir à chaque jour. 

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