Quoi de neuf aux Etats-Unis ? La reprise... qui se fait encore attendre. Qu'on en juge, la croissance au premier trimestre de l'année s'est effondrée à +0,1% seulement. Il y aurait une explication, selon la source officielle : la neige. La neige tombe en hiver, mais cette fois un peu plus que d'habitude, au point que les Américains n'ont pas pu sortir de chez eux pour faire leurs courses. Les Américains se déplacent en traîneaux à chiens, comme chacun sait. Les naïfs qui croient une telle explication peuvent garder tranquillement leurs actions, les autres commenceront à se poser quelques questions.

Nous disons ici régulièrement qu'il n'y a pas de véritable reprise auto-entretenue aux Etats-Unis, mais seulement des bulles et des effets-richesse causés par les plans de Quantitative Easing de la Fed, rien de plus. Le dynamisme de l’innovation et le gaz de schiste (dont les promesses sont revues à la baisse) ne peuvent suffire à tirer toute l’économie. Nous attendrons avec intérêt le chiffre du deuxième trimestre pour voir s’il marque un rebond (qui pourrait n’être que technique) ou une confirmation, auquel cas cela commencerait à faire naître de vraies inquiétudes.

Il faut voir aussi comment l'information est mise en scène : le très mauvais chiffre de la croissance au premier trimestre n'est quasiment pas repris et analysé par les médias, comme s'il était aberrant, comme s'il fallait vite l'oublier. Par contre, le lendemain, on nous sort un chiffre en hausse sur la prévision initiale des créations d'emplois en avril, comme par hasard. Alors, la reprise est là, finalement ?

Prenons un peu de recul; on sait comment est obtenue la baisse du taux de chômage officiel : par la sortie des statistiques des chômeurs découragés. Le pourcentage de la population active au travail par rapport à la population totale est passé de 62% en 2007 à 59% aujourd’hui. Seuls 59% des Américains en âge de travailler ont effectivement un emploi. Vu autrement, 102 millions d'Américains en âge de travailler n'ont pas d’emploi. Une autre statistique parlante, 20% des familles aux États-Unis n'ont pas un seul membre qui travaille. Et on veut nous faire croire que le chômage recule ?

De son côté, Janet Yellen a confirmé la baisse du plan de Quantitative Easing de 10 milliards de dollars. Le robinet continue de se fermer petit à petit. Pour le mois de mai, la Fed achètera donc pour 25 milliards de dollars de bons du Trésor et pour 20 milliards de dollars en créances immobilières. Depuis que cette réduction a commencé, le Dow Jones se fait plus hésitant et ne grimpe plus comme avant. Evidemment, le carburant diminue, et la suite sera intéressante à observer.

Entre une pseudo-reprise qui patine, un chômage réel qui ne diminue pas, une Bourse hésitante et une planche à billets qui ralentit, les Etats-Unis abordent une période cruciale. La rentrée de septembre devrait correspondre à l’extinction complète du plan de Quantitative easing; si, à ce moment, la reprise n’est pas clairement enclenchée, la période sera à haut risque…

 

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