Depuis le premier plan d’aide au printemps 2010, le feuilleton grec n’en finit pas ! Les "réunions de la dernière chance" s’enchaînent, les psychodrames n’en finissent pas, les déclarations "définitives" se suivent et se ressemblent. Ceci dit, avec le nouveau gouvernement d’Aléxis Tsipras et du mouvement Syriza, on a franchi un degré supplémentaire dans la tension, proche de l’hystérie désormais. Le jeune chef de gouvernement maîtrise comme rarement la dissuasion du faible au fort ainsi que l’art de souffler le chaud et le froid. Son référendum constitue un coup de poker qu’il a brillamment remporté, même si la question était biaisée : le non à l’austérité ne signifiait pas une sortie de l’euro selon lui, à partir de là, le oui (à l’austérité) ne pouvait pas l’emporter ! Rester dans l’euro sans plan d’austérité, tout en effaçant une partie importante de la dette, voici ce que souhaite Tsipras. L’Union Européenne ne l’entend pas de cette oreille, et les discussions reprennent, plus tendues que jamais…
La Grèce finira peut être par sortir de l’euro, nous verrons bien, mais ce que révèle cette crise, c’est surtout notre dépendance à des logiques étatiques sur lesquelles nous n’avons aucune prise. Et il y a de quoi s’inquiéter. En effet, pourquoi le débat sur la Grèce est-il si important ? Parce que des politiciens et des bureaucrates décident à notre place des questions monétaires et bancaires et ils ne nous laissent pas la liberté de contester leurs choix. Et de ce point de vue, l’UE et Tsipras sont à mettre dans le même sac.
L’épargnant grec est coincé : le contrôle des capitaux l’empêche de virer son argent à l’étranger, et ses retraits sont limités à 60 euros par jour. Il est devenu un prisonnier. Face à ces contraintes, les commerçants voient leur chiffre d’affaires s’effondrer : ils ne peuvent plus payer leurs fournisseurs étrangers et leurs clients n’ont plus d’argent. Qu’en est-il pour l’épargnant européen ? Sans lui demander son avis, les gouvernements ont décidé de prêter à la Grèce à fonds perdus, il se retrouve ainsi avec une dette (60 milliards pour la France) qu’il devra honorer un jour ou l’autre puisque chacun sait qu’Athènes ne pourra jamais rembourser.
Et si la crise s’accentue, l’épargnant portugais, espagnol, italien ou français se retrouvera dans la situation de son compagnon d’infortune grec. Tout cela parce que des bureaucrates décident de la monnaie à notre place. Mais pourquoi ne pas laisser cette liberté aux acteurs économiques ? Si la Grèce était entré dans la zone euro tout en conservant la drachme pour ses échanges intérieurs, la crise actuelle ne se serait pas produite ! Voici d’ailleurs ce qu’il faudrait faire, réintroduire la monnaie nationale tout en garantissant que les euros actuellement détenus par les Grecs ne seront pas changés en drachmes. Libres à eux ensuite de passer d’une monnaie à l’autre.
Voici aussi ce que l’on devrait faire avec les pays qui doivent normalement adopter l’euro dans les années qui viennent (Pologne, Tchéquie, Hongrie, Roumanie, Bulgarie, Croatie et même la Suède qui l’a refusé par référendum en 2003 mais ne possède pas de dérogation comme le Royaume-Uni et le Danemark). Que ces pays gardent leurs monnaie nationales et facilitent la circulation de l’euro, chacun choisira et les crises des dettes publiques seront ainsi évitées. Mais un bureaucrate n’aime pas vous laisser le choix, il préfère décider à votre place, malheureusement.
Que reste-t-il à l’épargnant pour se protéger des décisions politiques plus ou moins irrationnelles ? Le report vers des actifs réels comme l’immobilier ou – protection suprême – l’or physique qui ne subit pas le risque spécifique attaché à tel ou tel bien immobilier, et qui bénéficie en plus d’une parfaite liquidité. Acheter de l’or c’est dire aux bureaucrates "je n’ai pas confiance en vous", et c’est vrai, ils ne la méritent pas.
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