Depuis plus d'un mois, l'espace médiatique est saturé par la crise bancaire qui sévit depuis la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB). Pourtant, avant cet événement et la perte monumentale enregistrée sur les portefeuilles obligataires, il ne faut pas oublier l'autre sujet qui s'est imposé à nous depuis le début d'année 2022. Un sujet que nous n'avions pas connu depuis quelques décennies : l'inflation.
À coup de politique monétaire et de hausses de taux importantes, la Fed et la BCE ont fait de leur mieux pour endiguer la hausse des prix. Mais les effets tardent à se montrer. Dans l'intervalle, les entreprises ont consenti des hausses de salaires pour que l'inflation soit un peu plus supportable. Mais cela a généralement pour conséquences d'engendrer une boucle prix-salaire dans laquelle l'inflation ne trouve plus sa cause dans le facteur originel, mais bien dans la hausse des salaires. Une telle situation ne fait que maintenir l'inflation et retarde donc le moment où les taux des banques centrales pourraient se permettre de baisser.
Seulement voilà, lorsqu'une crise bancaire s'intercale dans cette conjoncture bien morose, cela n'augure rien de bon. Cette crise rappelle la fragilité de notre système et n'est pas sans faire écho à la crise de 2008. Ce sont les portefeuilles obligataires qui ont été fortement impactés, alors même que ces actifs sont jugés - souvent à tort - moins risqués que les placements en actions, par exemple. Ainsi, avec la chute des portefeuilles obligataires, c'est bien le tissu économique qui est menacé par une crise d’insuffisance d'épargne.
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