En cette fin d'année 2014, l'économie mondiale offre un paysage qui manque singulièrement de direction claire ou de faits saillants. Au contraire, c'est plutôt l'apathie qui domine, comme le calme avant la tempête.
L'Europe confirme son ancrage, ou sa fascination sourde pour le zéro : zéro croissance, zéro inflation, zéro amélioration de l'emploi, zéro espoir. Rien de catastrophique, mais rien d'encourageant non plus. Le Japon continue son énième plan de Quantitative easing, toujours sans résultat, avec une dette publique qui atteint un niveau stratosphérique, cependant le pays du soleil levant ne s'écroule pas et, comme l'Europe, il reste bloqué à une croissance nulle. L'Asie et les pays émergents voient leurs taux de croissance nettement refluer, à des niveaux encore certes enviables mais insuffisants pour absorber la main d'oeuvre des campagnes, leur modèle se grippe tout doucement. Seuls les Etats-Unis offrent des perspectives nouvelles et intéressantes avec trois trimestres de suite marqués par une nette croissance du PIB, mais précisément ce résultat semble remis en cause par le risque qui pèse sur le secteur pétrolier qui subit de plein fouet la baisse du baril de brent, comme nous l'expliquions dans notre texte précédent.
Car justement, cette période morne et sans saveur est marquée par des mouvements brusques, incontrôlés, porteurs de risques, et d'une ampleur qui excède souvent les explications économiques traditionnelles. C'est le baril de pétrole qui passe de 100 à 60 dollars en moins de six mois, et peut être même bientôt à 20 dollars si l'on en croit le ministre saoudien du pétrole qui refuse de baisser sa production. C'est le yen qui n'en finit plus de dévisser, ce qui constitue un problème supplémentaire pour le Japon. C'est le rouble qui s'écroule d'un coup. C'est la Grèce qui replonge la zone euro dans les affres de la crise avec une élection législative anticipée totalement imprévue. C'est la bourse de Shanghai dont l'indice passe de 2200 à plus de 3000 en l'espace de trois mois...
Une explication générale que l'on peut avancer revient à dire que notre économie mondiale est remplie de bulles, provoquées par les planches à billets des banques centrales, et que, sans prévenir, telle ou telle éclate, plus sur un prétexte que suite à un enchaînement rationnel. Et comme à peu près tout est bullaire (obligations souveraines, marchés actions, matières premières, immobilier dans certains pays), il devient très difficile de prévoir ce qui va rompre, et si un effet domino va s'enclencher.
Ceux qui pensent que les banques centrales parviendront toujours à maîtriser les choses peuvent continuer de jouer au casino, les autres augmenteront leurs avoirs en or, bien sûr. Quoi qu'il en soit, la volatilité et les événements imprévus à fort impact (les cygnes noirs) semblent de retour. Bonne année 2015 malgré tout !
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