Le 3 juin dernier, une série de chiffres, même truqués, ont causé un choc dans le monde financier.
Les emplois non-agricoles ont augmenté de seulement 38 000, soit beaucoup moins que toutes les prévisions. Mais si vous y ajoutez les 244 000 emplois fictifs créés et les 484 000 travailleurs qui ont été forcés de passer d’un emploi à temps plein à un emploi à temps partiel, cela donne une baisse des emplois à temps plein de 690 000 ! De plus, la population active a augmenté de 21 millions depuis 2007, mais le nombre réel de gens employés n’a grimpé que de 5 millions et seulement 2 millions d'entre eux sont des travailleurs à temps plein. La qualité des emplois se dégrade de façon dramatique. Depuis 2007, 1,5 million d’emplois manufacturiers ont été perdus, tandis que 1,5 million d’emplois ont été ajoutés dans la restauration. Mais, grâce à la manière idiote dont les chiffres sont calculés, le taux de chômage est passé de 5% à 4,7%. Le fait que des gens aptes à travailler sortent en masse de la poupulation active est totalement ignoré. Il y a aujourd'hui 95 millions d’américains aptes au travail qui ne trouvent pas d’emploi. Pour ceux qui ont un emploi, les salaires moyens ont décliné depuis les années 1970.
Le taux de chômage réel n’est, bien sûr, pas proche de 4%, mais il se situe plutôt à 23%.
Ces statistiques ne sont certainement pas le signe d'une économie en expansion. Mais le monde entier ne regarde que les chiffres mensuels manipulés, comme le chômage. L’économie américaine, comme celle de plusieurs autres pays, est en faillite, et elle a obtenu un sursis uniquement grâce à l’impression monétaire massive et les taux d’intérêt zéro ou négatifs. La dette fédérale des États-Unis a plus que doublé depuis le début de la crise en 2007. Les prêts étudiants et automobiles ont augmenté de manière exponentielle et se situent dorénavant tous les deux, au-dessus de 1 000 milliards $. Les profits des sociétés sont à la baisse et la plupart des statistiques économiques tendent vers le bas, y compris les ventes de logements et les ventes au détail.
Combien de temps la Fed peut-elle Encore tromper Son monde ?
Les observateurs du marché ignorent totalement les vrais chiffres et les tendances à long terme, et se concentrent plutôt sur ce que la Fed fera. La plupart des gens ne réalisent pas que la Fed ne peut tromper les gens que pour un certain temps. La hausse des taux en décembre allait complètement à l’encontre des tendances économiques aux États-Unis, et encore plus à l’encontre des tendances économiques et monétaires internationales. Alors que de plus en plus de pays ont adopté des taux négatifs, il est absolument indéfendable pour la Fed de croire qu'elle pourra augmenter les taux. Il y a maintenant 10 000 milliards $ de dette publique à rendement négatif. Comme je l’avais dit en décembre, la hausse des taux constituait alors une anomalie, et je ne crois pas que la Fed pourra augmenter les taux dans les mois à venir, ou même cette année.
Explosion de la dette
Les marchés mondiaux suivent de près les indicateurs et mouvements à court terme et ignorent complètement la situation désespérée dans laquelle se trouve l’économie mondiale. La dette mondiale a augmenté de plus de 60% depuis le début de la crise en 2007, et elle accélérera sans doute à un rythme beaucoup plus rapide dans les années à venir. Prenez la dette fédérale américaine, qui devrait passer de 19 000 milliards $ à 25 000 milliards $ dans les neuf prochaines années. Cette prévision est optimiste, car la dette pourrait facilement atteindre 35 000 milliards $. Et si une crise bancaire éclatait, entraînant des défauts dans les produits dérivés, on pourrait aisément assister à de l’impression monétaire à hauteur de centaines de milliers de milliards $.
Tout ceci peut sembler alarmiste, mais souvenons-nous que presque personne ne croyait que la crise des subprimes allait tourner en un désastre qui a quasiment fait effondrer le système financier. Étant donné qu’aucun problème n’a été résolu depuis, nous ne faisons que repousser l’échéance temporairement, et cela nous mènera à une crise que les gouvernements et les banques centrales ne pourront résoudre. La dernière fois, il s’agissait principalement d’un problème américain et européen. Mais, cette fois-ci, le problème se trouve non seulement dans ces deux régions, mais aussi au Japon, en Chine et dans les marchés émergents. Dans un monde interconnecté, la crise s’étendra comme un feu de paille, et il n’y aura pas d’endroit où se réfugier.
Une implosion de dette et d’actifs à venir
Revenons sur les chiffres du chômage aux États-Unis : ils ne sont pas la raison du changement dans les perspectives économiques mondiales. Les dés ont été jetés il y a plusieurs années, et le monde est maintenant dans un processus éprouvant qui n'a qu'une seule issue possible. Pour que l’économie mondiale prenne le chemin de la croissance à long terme, cette dette globale, insoutenable, doit d’abord imploser. Cela, évidemment, signifiera une baisse équivalente des prix des actifs tels que les actions boursières, les obligations et l'immobilier. Le système financier ne sortira probablement pas indemne de ce processus. Mais avant cela, nous traverserons probablement une courte période d’hyperinflation, alors les banques centrales essaieront désespérément de sauver le système financier avec de l’impression monétaire massive.
Si nous prenons en compte la taille de la bulle mondiale, on ne devrait pas s’en faire avec le timing à court terme, vu que l’important est de protéger ses actifs plutôt que d’essayer de deviner quand tout cela implosera. N'importe quel événement à court terme pourrait déclencher l’inévitable. Récemment, il y eu la décision de la Fed concernant les taux et, comme je l’avais prédit, rien n'a changé. Il y a maintenant le vote pour le « Brexit » le 23 juin. Cela pourrait avoir de sérieuses répercussions sur l’économie européenne, très fragile, mais il semble que l’élite ait réussi à faire assez peur aux Britanniques pour qu’ils restent dans l’Union européenne. Malgré cela, nous assistons maintenant au début de la fin pour le super-état européen qui est voué à l’échec.
De nouveaux sommets pour l’or et l’argent en 2016
L’or et l’argent constituent, bien sûr, les actifs ultimes de préservation de la richesse. La correction, depuis le sommet de 2011, s’est terminée en décembre 2015 et nous avons vu un fort mouvement haussier jusqu’à 1 300 $ et un retracement à 1 200 $. Il semble maintenant que la tendance à long terme soit revenue, et je ne serais pas surpris de voir l’or et dans l’argent atteindre de nouveaux sommets en 2016.
Pour ceux qui n’ont pas investi (ou sous-investi) dans les métaux précieux, il est maintenant urgent de protéger ses actifs en achetant de l’or et un peu d’argent. Ce mouvement haussier majeur n’est pas la raison principale de cette urgence. Le but principal est de posséder une « assurance » sous la forme d’or et d’argent pour être protégé contre les risques économiques et financiers, risques qui n’ont jamais été aussi grands de toute l’histoire.
Source originale: GoldSwitzerland
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