L’impression monétaire et le crédit constituent la plus brillante arnaque inventée par les gouvernements pour joindre les deux bouts et donner au peuple tout ce qu’il veut. Dans ce système parfait, cela ne fait absolument aucune différence que le budget soit équilibré ou non. Les méthodes conventionnelles – augmenter les taxes ou réduire les dépenses gouvernementales – sont dépassées et ne sont plus nécessaires. Avec les méthodes modernes, la planche à billets résout tous les problèmes. Qu’il s’agisse de plus de sécurité sociale, plus d’armes à feu ou de gigantesques programmes d’infrastructure – quoi que ce soit – il y a de l’argent pour cela, parce que les planches à billets sont illimitées. Et avec les ordinateurs, il est facile d’ajouter quelques zéros. Les problèmes évoqués dans la saga de H.C. Andersen, Les habits neufs de l’Empereur, n’existent plus aujourd’hui. À cette époque, l’Empereur devait se promener nu car ils n'avaient plus d’or dans leurs coffres. Aujourd’hui, aucun président n’a à se promener nu, puisque la planche à billets peut l’habiller, lui et le peuple. Après avoir terminé son mandat présidentiel, ses amis banquiers vont l’utiliser et lui faire gagner des centaines de millions de dollars à donner des conférences et faire du réseautage. Tout le monde en profite : les pauvres obtiennent plus d’aide sociale, les classes moyennes peuvent emprunter de l’argent pour des maisons et des autos, et les riches s’enrichissent de manière incroyable. Ce système est tellement bon que le travail peut être fait bénévolement… tout ce dont on a besoin est d’imprimer un peu plus de monnaie pour nourrir tout le monde, que ces gens travaillent ou non.
Il n’y a pas de place pour l’or dans un système monétaire moderne
Le système décrit plus haut a fonctionné incroyablement bien lors des 45 dernières années, après que Nixon décida d'abandonner l'indexation du dollar sur l'or. L’or n’a pas sa place dans un système monétaire moderne, car il restreint l’expansion illimitée de la monnaie et du crédit, le nouveau paradigme pour la prospérité et la croissance.
En 1971, la dette fédérale américaine était de 398 milliards $. 45 ans plus tard, les États-Unis auront une dette de 20 000 milliards $ lorsque le nouveau président, ou la nouvelle présidente, entrera en fonction. Cela signifie un taux de croissance annuel composé de la dette de 9%. Ce taux demeure assez constant, que l’on calcule à partir de 1971, 1981 ou plus tard. Si nous extrapolons à quatre ans, à la fin du nouveau mandat présidentiel, la dette devrait tourner autour de 28 000 milliards $ en 2021. Dans dix ans, à la fin 2026, cette dette aura atteint le montant faramineux de 47 000 milliards $. Alors, le président "Clintrump" et quiconque lui succèdera n’auront qu’à accélérer le rythme des planches à billet.
Mais attendez ! Qu’en est-il du ralentissement du PIB, de la baisse significative des revenus fiscaux, des faillites bancaires, des taux d'intérêt beaucoup plus élevés, des armes pour les militaires, puis éventuellement des guerres majeures ? Ces événements risquent d’arriver dans les prochaines années. Lorsque les marchés obligataires et du crédit s’effondreront, nous verrons des taux d’intérêt d'au moins 16-18%, comme dans les années 1970. Cela entrainera la mort du marché des produits dérivés, à hauteur de 1 500 000 milliards $... mais ce n’est pas un problème, non plus : plus d’impression monétaire ! Au lieu d’imprimer des trillions (mille milliards), il n’y a qu’à ajouter quelques zéros et en faire des quadrillions ou des quintillions. Pourquoi ne pas aller jusqu'aux googols (1 suivi de cent zéros) ? Les fondateurs de Google n’auraient pas imaginé que cela puisse arriver de leur vivant… non ?
Les taxes sont superflues
Le grand avantage de ce nouveau système économique est que les taxes deviennent totalement superflues. Premièrement, très peu de gens auront un emploi, et ceux qui en ont un ne pourront pas se permettre de payer des taxes. Deuxièmement, le peu de taxes qu’ils pourraient payer n’ont absolument aucun poids dans une économie où le gouvernement doit imprimer des quantités illimitées de monnaie pour empêcher l’effondrement, inévitable. Dans ce contexte, les revenus fiscaux sont accessoires. Les riches seront lourdement taxés, à près de 100%, pour calmer les masses… mais la plupart de ces riches ne paieront jamais ces taxes. Dans plusieurs pays, comme les États-Unis, il existera des moyens pour les riches de minimiser leurs taxes afin de les rendre presque nulles. L'impôt sur la fortune sera extrêmement élevé dans la plupart des pays, et cela pourrait être un problème pour les riches, car l’hyperinflation, au début, fera grimper les prix des actifs à des niveaux nominaux très élevés. La plupart des gouvernements seront complètement désordonnés lorsque l’inflation débutera – et cela inclut les fonctionnaires et les inspecteurs des impôts. Leur système n’a jamais pris en compte l’hyperinflation, et ils seront absolument incapables de calculer et de collecter les taxes. Mais ce n'est pas un problème qu’un peu plus d’impression monétaire ne peut résoudre…
L’hyperinflation est une maladie chronique
Ce que tous les gouvernements d’économies hyperinflationnistes ne comprennent pas est que d’ajouter de la dette à un problème de dette ne fait qu’exacerber le problème. Le Zimbabwe n’a toujours pas compris, malgré sa récente expérience d’hyperinflation. Ils ont encore besoin d’imprimer de la monnaie, puisqu’ils n’ont aucune idée comment gouverner le pays. La période d’hyperinflation à venir ne bénéficiera à personne : les gouvernements vont perdre le contrôle, les gens vont perdre leurs emplois, et il y aura des troubles sociaux, voire des guerres, y compris des cyber-guerres. Le commerce mondial et l’activité économique vont s’effondrer. Les marchés des actifs vont peut-être grimper pendant un moment, reflétant le niveau des prix hyperinflationnistes. Mais cela sera de courte durée et ensuite, ce qui est toujours arrivé dans les économies hyperinflationnistes arrivera, parce que l’hyperinflation va de pair avec la dépression.
Les marchés du crédit vont aussi s’effondrer à cause des conditions économiques très difficiles, de taux d’intérêt élevés et de l’incapacité des emprunteurs à rembourser leurs prêts. L’indexation des prêts à l’inflation est aussi une possibilité. Cela est déjà arrivé par le passé.
Dans tous les cas d’hyperinflation de l’histoire, cela n’a affecté qu’un pays, ou une région. Entre 1700 et aujourd'hui, il y a eu près de 150 cas d’hyperinflation dans divers pays autour du monde. Quand un pays faisait défaut sur sa dette, tout créancier étranger devait évidemment annuler sa réclamation. Jusqu'à présent, ces annulations ont pu être gérées. Cependant, la vague de faillites majeures à venir mettra en jeu des montants tellement astronomiques qu’aucun pays ne pourra les absorber.
La période d’hyperinflation mondiale à venir ne devrait pas durer plus de quelques années. Durant cette période, la dette atteindra une telle ampleur que même les ordinateurs auront du mal à suivre. Avant que le monde puisse repartir sur des bases saines, toute cette dette doit disparaître. Il n’y a clairement aucune possibilité qu’elle puisse être remboursée. Il est impossible que la croissance mondiale reparte tant que cette dette surplombe l’économie mondiale. La seule solution est une implosion de la dette. Mais, lorsque cela arrivera, la valeur de tous les actifs financés par cette dette implosera également. Cela créera une super-dépression mondiale qui sera dévastatrice pour chaque individu. Cela provoquera aussi une baisse majeure de la population mondiale à cause de la pauvreté, la famine, le manque de médicaments et de soins hospitaliers, la maladie, les troubles sociaux et les guerres. Le monde a traversé ce type de périodes par le passé : au milieu du 14ème siècle, la peste a décimé la moitié de la population européenne, et une partie de la population mondiale.
Après une période d’excès comme celle des cent dernières années, une correction est nécessaire. Cette correction est la seule chose qui puisse permettre au monde de repartir de bon pied, avec une base solide sur laquelle construire la future croissance et la prospérité. Mais, malheureusement, la transition sera terrible, et elle pourrait durer très longtemps.
Pas d’or physique à n’importe quel prix
Au cours des catastrophes économiques, financières et géopolitiques que nous verrons dans les années à venir, il y aura des moments où le système financier ne fonctionnera pas et où la monnaie papier sera sans valeur. La demande pour l’or physique et l’argent augmentera alors de façon exponentielle. Personne n’acceptera d’or papier ou d’argent papier. Alors ce marché papier, qui représente plusieurs centaines de fois le marché physique, s’effondrera. Le COMEX, ainsi que d’autres marchés à terme, feront faillite, puisqu’ils n’ont ni l’or, ni l’argent, ni le cash pour satisfaire les réclamations. La même chose va arriver avec les bullion banks, les banques d’investissement et la BRI. Ils perdront tous le contrôle du marché papier des métaux précieux. Les prix seront déterminés par le marché physique. Comme les gens essaieront de se procurer de l’or et de l’argent à tout prix, il y aura des périodes où il n’y aura "pas d’offre". Cela signifie que l’on ne pourra trouver de l’or ou de l’argent physique à n’importe quel prix. L’or ne grimpera pas de seulement quelques centaines de dollars, mais de milliers de dollars.
Je conseillerais à tout ceux qui hésitent à investir dans l’or ou l’argent physique de le faire maintenant, car les prix risquent de ne jamais revenir aux niveaux actuels. Des pénuries de métal physique pourraient avoir lieu, et il sera impossible de se procurer de l’or ou de l’argent.
l’argent à 500 $ et l’or à 10 000 $ : très probable
Ma cible de 10 000 $ pour l’or est en monnaie d’aujourd’hui. En prenant en compte la création de crédit, l’impression monétaire et l’inflation des 26 dernières années, il s’agit d’une cible très réaliste qui pourrait même être dépassée. Sur la même base, l’argent pourrait atteindre entre 500 et 1 000 $. Mais n’oubliez pas que ces cibles ne tiennent pas compte de l’hyperinflation à venir. Avec cela, il faut ajouter plusieurs zéros aux prix de l’or et de l’argent.
La chose formidable est que les investisseurs peuvent encore profiter des bas prix actuels pour acheter de l’or ou de l’argent physique aux prix du marché papier. Je ne crois pas que cette situation durera encore bien longtemps.
Source originale: Matterhorn - GoldSwitzerland
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