La Réserve fédérale américaine a essayé, mais une fois encore n’a pu agir selon ses prévisions de décembre 2015, qui tablaient sur quatre hausses des taux d’intérêt cette année. La présidente du comité, Janet Yellen, a déclaré que les décisions de la Fed dépendaient des données économiques, et que « les récentes données ne supportaient pas une hausse. » De plus, « je ne suis pas convaincue que la Fed sera en meilleure position pour hausser les taux en décembre. »
Des divisions apparaissent de plus en plus dans le comité de politique monétaire : Sur dix membres votants, trois d’entre eux ont refusé de soutenir la décision prise mercredi. Il s’agit de la présidente de la Fed de Kansas City Ester George; du président de la Fed de Boston Eric Rosengren, et de la présidente de la Fed de Cleveland Loretta Mester, qui sont fichés comme "faucon", c’est-à-dire banquier central favorable à une une politique monétaire moins accommodante, par opposition aux "colombes", tenants d’une politique plus souple. C’est la première fois depuis 2014 qu’autant de membres de la Fed s’opposent à la ligne officielle.
OUI, UN PEU… NON, BEAUCOUP
Les annonces qui suivent les réunions de la Fed se caractérisent par une multitude de messages à plusieurs sens, ce qui est sans doute le résultat d’un panier de données économiques très diverses. Le comité juge que « les conditions pour un relèvement des taux se sont renforcées », mais préfère, pour l’instant, « attendre une poursuite des progrès vers nos objectifs ». Le comité a une vision optimiste de l’économie, citant des gains d'emplois « solides, en moyenne », avec un taux de chômage de 4,9 %. Mais l’embauche et les emplois temporaires ne s’améliorent pas aussi vite que prévu, tout comme la croissance dans la production. Le produit intérieur brut (PIB) américain devrait progresser de 1,8 % sur un an au dernier trimestre 2016, soit 0,2 point de moins que ce qui était prévu il y a trois mois. Donc, pas de scénario ou d’indice d’une économie galopante, maintenant ou à venir. Mais les « faucons » disent que refuser d’agir pourrait causer une inflation qui, elle, nécessiterait une forte hausse à un certain moment. Janet Yellen l’a reconnu lors de sa conférence de presse : « Nous pourrions causer une récession… »
LES MÉTAUX PRÉCIEUX BRILLENT ENCORE PLUS
Les contrats à terme sur l’or ont continué de progresser après le discours, après une légère baisse du dollar US. L’argent a grimpé de 2,6%, le platine de 1,7%, et le palladium a grimpé modestement.
CONCLUSION
Il y a un éléphant dans la pièce : l’élection présidentielle américaine de novembre. La prochaine réunion du comité de la Fed aura lieu une semaine avant le vote, un contexte peu propice pour prendre un nouveau virage monétaire. On s’attend donc à ce qu’elle garde le cap, de peur de se faire accuser d’influencer le processus démocratique. Le candidat républicain Donald Trump a accusé la banque centrale de maintenir des taux bas pour faire le jeu des démocrates. « Je peux dire catégoriquement que la politique partisane ne joue aucun rôle dans nos décisions sur les orientations de politique monétaire », s'est défendu Mme Yellen.
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