Le Boston Consulting Group (BCG), l’un des plus prestigieux cabinets de conseil au monde, lance un pavé dans la mare. Il affirme une chose que seuls quelques analystes marginaux, en général adeptes de l’école autrichienne, osent dire : les économies développées sont devenues de gigantesques chaînes de Ponzi (lire l’étude). Il est fait référence à la fraude consistant à verser les intérêts aux investisseurs avec les fonds apportés par les nouveaux arrivants, ce qui ne peut mener qu’à la ruine, comme l’a montré l’affaire Madoff, dernier exemple en date.
Pareillement, les pays développés ont emprunté la richesse de demain pour financer leur consommation d’aujourd’hui. Selon la Banque des Règlements Internationaux (BRI), la dette totale des gouvernements, des ménages et des entreprises des pays de l’OCDE est passée de 160% du PIB en 1980, à 321% en 2010. Et cette dette a surtout servi à financer la consommation (salaires des fonctionnaires, dépenses de consommation pour les ménages) et relativement peu les infrastructures et l’investissement. La plupart des Etats étant en déficit, ils consacrent une partie de leurs emprunts… à en rembourser de plus anciens, ce qui est la définition même d’une chaîne de Ponzi. Par surcroît, ces Etats garantissent des « droits » (retraites, santé) qui sont loin d’être financés.
Pour éviter cet étranglement progressif il faudrait que la croissance reparte, mais le poids excessif du secteur public l’empêche, et c’est plutôt la stagnation qui nous attend.
Le BCG propose plusieurs solutions pour éviter la ruine, la plupart sont de bon sens (rendre l’Etat plus efficace, revoir les promesses intenables, investir dans l’éducation et les infrastructures), mais un aspect fondamental est négligé, dans le diagnostic comme dans les réponses que propose cette étude : la question monétaire.
Car bien sûr, tout ceci n’aurait pas pu avoir lieu sans que, le 15 août 1971, le dollar, et donc le système monétaire international, ne soit déconnecté de l’or. Sans cette contrainte, les Etats ont pu laisser déraper leurs dépenses publiques. Le crédit a pu enfler, basé uniquement sur des promesses et non plus sur une valeur réelle. La monnaie basée sur l’or est devenue une monnaie basée sur la dette, justement.
La réponse à la crise actuelle passe obligatoirement par le retour à une monnaie « saine ». Sans parler d’un retour à l’étalon-or, qui serait certainement trop brutal, permettons au moins à l’or de pouvoir se remettre à circuler, comme monnaie à côté des monnaies-papier. D’une façon générale, favorisons les monnaies complémentaires. Exigeons que le taux d’intérêt soit fixé par le marché et non plus par les banques centrales, et que celles-ci stoppent tout rachat de dette, publique comme privée. Autant de vœux pieux diront certains, mais c’est paraît-il la période, alors allons-y ! Et bonne année 2013 !
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