La Banque de France (BdF) s'est associée avec la banque américaine JP Morgan pour développer sa gamme de services de transactions sur l'or auprès de sa clientèle de banques centrales, ont indiqué lundi des sources proches du dossier.
La sous-gouverneur de la BdF, Sylvie Goulard, a écrit dans la revue Alchemist publiée fin octobre par la London Bullion Market Association (LBMA) que l'institution avait conclu un partenariat avec "une grande banque commerciale" pour offrir des services de swap, de prêts et de dépôts rémunérés d'or.
Des sources ont indiqué qu'il s'agissait de la banque JP Morgan, une des plus importantes concernant les transactions sur l'or. Elle fait notamment partie d'un groupe qui gère les transactions sur le marché de l'or à Londres.
La Banque d'Angleterre, qui agit comme une banque de dépôt d'or et un fournisseur de services pour beaucoup d'autres banques centrales, a l'avantage d'opérer sur le marché londonien, de loin la plateforme de négoce la plus importante pour le métal jaune.
Jusqu'ici, les banques centrales détenant de l'or à la Banque de France devaient passer par Londres pour réaliser leurs transactions.
JP Morgan a indiqué avoir ouvert un compte avec la Banque de France et n'a pas souhaité commenter davantage. La BdF n'a pas fait de commentaire.
Selon une source, la BdF entend ainsi profiter des incertitudes entourant la sortie prochaine du Royaume-Uni de l'Union européenne, estimant que certaines banques centrales pourraient rechercher une alternative à Londres.
"Ils sont convaincus que le Brexit va changer les choses et ils veulent en être", a indiqué la source. "Ils sont en train de communiquer auprès d'éventuels clients européens".
Un telle opération intervient dans le cadre d'un mouvement plus vaste de la place financière de Paris qui cherche à obtenir un rôle central en Europe après le Brexit. En mai dernier, le gouverneur de la BdF, François Villeroy de Galhau, avait déclaré que l'ambition de la Banque de France était de "devenir en Europe la banque centrale des marchés".
Source originale: Reuters
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