Les banques qui compensent les transactions sur l'or à Londres peuvent demander à être exemptées des règles les plus strictes en matière de fonds propres prévues pour janvier 2022, a déclaré vendredi un régulateur britannique, éliminant ainsi ce que certains considéraient comme une menace pour le bon fonctionnement du marché.
Londres est le plus important centre de négoce de métaux précieux physiques au monde. Son système de compensation, géré par une poignée de grandes banques ayant accès au métal stocké dans des coffres - JPMorgan, HSBC, ICBC Standard et UBS - règle environ 30 milliards $ de transactions sur l'or par jour.
Les nouvelles règlementations, connues sous le nom de "ratio structurel de liquidité à long terme" (NSFR), font partie de la réforme Bâle III destinée à renforcer la stabilité des banques et à empêcher une répétition de la crise financière de 2008-2009.
Ces règles considèrent l'or physiquement négocié comme n'importe quelle autre matière première, obligeant les banques à disposer davantage de liquidités en fonction de leur exposition à l'or, comme tampon contre les fluctuations défavorables des prix.
La London Bullion Market Association (LBMA) a exprimé son opposition à ces règles, estimant qu'elles sont inutiles et qu'elles pourraient contraindre certaines banques, y compris les banques de compensation, à cesser leurs activités.
Au terme d'une consultation, l'Autorité de régulation prudentielle (PRA) de la Banque d'Angleterre (BoE) a indiqué vendredi qu'elle avait "décidé de modifier son approche en matière de détention de métaux précieux liée aux activités de dépôt et de compensation".
Elle a précisé avoir instauré "l'interdépendance des métaux précieux" afin de réduire les tampons de fonds propres requis.
"C'est l'un des points clés que nous réclamons depuis plusieurs années", a commenté Sakhila Mirza, le conseiller juridique de la LBMA. "La compensation sera exemptée."
La PRA a annoncé qu'elle ne classerait pas l'or comme un actif liquide de haute qualité, ce qui aurait libéré d'autres opérations telles que les prêts et les locations de métaux précieux des exigences élevées en matière de fonds propres.
La LBMA affirme que l'or est suffisamment liquide pour ne pas avoir besoin de tampons supplémentaires pour la compensation, le règlement et les opérations à court terme.
JPMorgan et HSBC ont refusé tout commentaire. ICBC Standard ne s'est pas encore exprimé sur le sujet.
Un porte-parole d'UBS a précisé : "UBS se félicite de la décision de la PRA, qui contribue à la stabilité du marché de l'or et évite de perturber le marché de Londres."
Source originale: Reuters
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