Les craintes de déflation se font insistantes, et avec son impact sur le cours de l’or, dont un certain nombre d’observateurs pensent qu’il pourrait alors baisser. Tentons de clarifier les choses.
 

La déflation fait peur, mais ça n’a pas toujours été le cas. La baisse généralisée des prix est même une chose normale dans un régime d’étalon-or : la quantité de monnaie est constante, en conséquence les prix des biens baissent au fur et à mesure qu’ils incorporent des progrès de productivité (on en a plus pour son argent). Ron Paul a fait remarquer qu’aux Etats-Unis les prix de gros ont chuté de 47% de 1879 à 1900 alors que la croissance économique moyenne s’élevait à près de 4% par an. Une bonne croissance saine comme on n’en rêve plus.

Mais la déflation peut aussi survenir lors d’une contraction brutale du prix des actifs. Dans un tel scénario la déflation survient après une bulle, et la chute des prix est la manifestation d’une grave crise. A votre avis, quel type de déflation nous menace ? Celle-ci bien sûr.

Des bulles aujourd’hui, il y en a beaucoup (marchés actions et obligations souveraines spécialement), et elles sont gonflées par les banques centrales, nous l’expliquons régulièrement ici. Elles éclateront plus ou moins brutalement un jour, ce qui entraînera une chute du prix des actifs.

D’autre part, dans l’économie "réelle", au Japon, en Europe et aux Etats-Unis, on note non pas une déflation mais une désinflation, une quasi stagnation des prix, ce qui renforce les craintes d’une véritable déflation. Mais il s’agit ici surtout d’une thrombose de l’économie, d’une reprise qui n’arrive pas. La monnaie crée par les banques centrales ne se retrouve pas dans l’économie, elle stagne (dans les obligations ou en réserve), et cela se retrouve dans la vitesse de circulation de la monnaie qui, aux Etats-Unis, a atteint son plus bas niveau depuis la Deuxième Guerre mondiale !

Et la déflation, il faut en prendre conscience, est quelque chose de mortel pour celui qui est très endetté : ses revenus baissent, la valeur de son patrimoine diminue, en conséquence le poids réel de sa dette augmente. C’est la mort assurée. Et aujourd’hui il y a beaucoup trop de dette, aussi bien chez les Etats que dans le système bancaire. La déflation n’est clairement pas une option pour les banques centrales du Japon, des Etats-Unis et d’Europe. Plutôt l’hyperinflation, qui a au moins l’avantage de laminer la dette !

Dans un tel contexte de déflation mortelle obligeant les banques centrales à "faire tapis" et à lâcher les vannes, pour faire repartir les prix à la hausse,  il ne faut pas être grand clerc pour imaginer ce que fera le cours de l’or… Ce sera alors la seule bouée à laquelle s’accrocher.

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