Les réserves d'or des banques centrales ont augmenté de 84 tonnes au cours d'un premier trimestre mouvementé. 

  • La demande d'or des banques centrales au premier trimestre 2022 a plus que doublé par rapport au trimestre précédent, mais a diminué de 29% par rapport à l'année précédente.
  • Les résultats de l'étude du WGC montrent que les banques centrales apprécient les performances de l'or en temps de crise.
  • Au niveau national, des achats et des ventes importants ont été observés au cours du trimestre.

 

 

Les réserves d'or des banques centrales mondiales ont augmenté de 84 tonnes nettes au premier trimestre, soit 29% de moins qu'au premier trimestre de l'année dernière, principalement en raison d'un petit nombre de transactions importantes. Au cours d'un trimestre agité marqué par des crises géopolitiques et une inflation galopante, la demande nette d'or des banques centrales a été quelque peu atténuée, mais néanmoins positive. Cela correspond aux résultats de notre enquête 2021 auprès des banques centrales : pour la première fois, les personnes interrogées ont mis en avant la performance de l'or en période de crise comme principale raison de détenir de l'or.

 

 

Sources: Metals Focus, Refinitiv GFMS, World Gold Council; Mentions légales

*Données du 31 mars 2022. Goldhub : Réserves des banques centrales

 

L'activité du secteur a été dominée par un nombre limité de banques centrales, quelques grosses transactions ayant fait pencher la balance.

L'Égypte a été le plus gros acheteur d'or au premier trimestre, avec une augmentation de 44 tonnes (+54%) de ses réserves en février. Les réserves d'or du pays s'élèvent désormais à 125 tonnes, soit 17% de ses réserves totales, un pourcentage plus élevé que pour les autres pays de la région. Depuis quelque temps, l'Égypte achète de l'or à une mine locale, mais généralement par petites quantités. Le gouvernement égyptien a également pris des mesures pour augmenter la production domestique d'or à long terme. La baisse des réserves de change en janvier et février pourrait signifier que les 44 tonnes ne proviennent pas toutes de sources domestiques.

La Turquie a été l'autre gros acheteur au cours du trimestre, en augmentant ses réserves d'or de 37 tonnes. Cela porte les réserves turques d'or à plus de 430 tonnes, soit 28% des réserves totales. L'Inde a acheté 6 tonnes au cours du trimestre, portant ses réserves d'or à 760 tonnes (8% des réserves totales). Depuis qu'elle a repris ses achats fin 2017, la RBI (Banque de réserve de l'Inde) a accumulé plus de 200 tonnes, un montant similaire à celui qu'elle avait acheté au FMI en 2009. L'Irlande a été l'autre acheteur notable au cours du premier trimestre, ajoutant 2 tonnes d'or supplémentaires aux près de 4 tonnes acquises au second semestre de l'année dernière. Le pays reste également le seul acheteur actif parmi les banques centrales des marchés développés et, bien que ses ajouts mensuels aient été modestes, elle a augmenté ses réserves de 88% depuis août.

Au mois de mars, l'Équateur a également annoncé l'acquisition de quasiment 3 tonnes d'or, en s'approvisionnant auprès de petits producteurs locaux. L'annonce précisait également que la détention d'or "est d'une importance vitale, car l'or est un actif refuge dont la valeur s'apprécie en période d'incertitude sur les marchés financiers et de risques géopolitiques".

Toujours au mois de mars, le gouverneur de la banque centrale du Ghana, Dr Ernest Addison, a fait le point sur le programme national d'achat d'or (DGP). Il a annoncé que la banque centrale avait acheté un total de 600kg depuis le lancement du programme en juin 2021, avec pour objectif d'augmenter ses réserves d'or de 9 tonnes à 17 tonnes d'ici 2026. Si l'ampleur des achats reste modeste, ils s'inscrivent dans une tendance récente de diverses banques centrales à acheter de l'or extrait localement en utilisant la devise nationale. 

Mais la plus grande annonce du trimestre a sans doute eu lieu en février, lorsque la Banque centrale de Russie a annoncé qu'elle reprendrait ses achats d'or auprès des producteurs nationaux suite aux sanctions internationales. La CBR avait suspendu ses achats d'or en 2020, et depuis, ses réserves d'or sont restées inchangées. La Russie détenait un peu moins de 2 300 tonnes d'or (21% de ses réserves totales) à la fin du mois de janvier, selon les dernières données disponibles au moment de la rédaction de cet article. Aucune indication n'a été donnée sur l'ampleur des achats.

La majorité des ventes au premier trimestre provenaient des pays producteurs d'or que sont l'Ouzbékistan et le Kazakhstan, dans un contexte de hausse des prix de l'or. Le Kazakhstan a été le plus gros vendeur au cours du trimestre, diminuant ses réserves d'or de 34 tonnes pour atteindre 368 tonnes. Il n'est pas rare que les pays qui achètent de l'or produit localement oscillent entre achat et vente. L'Ouzbékistan a réduit ses réserves d'or de 25 tonnes pour les ramener à 337 tonnes. Ce n'est pas la première transaction significative de l'Ouzbékistan ces dernières années. La gestion active de ses réserves d'or signifie que les changements sont fréquents, et même après sa vente au premier trimestre, les réserves d'or représentent toujours 60% des réserves totales du pays.

La Pologne a vendu un peu plus de 2 tonnes au cours du trimestre, portant ses réserves d'or à 229 tonnes (9% des réserves totales). Bien que la banque centrale ait acheté de l'or pour des raisons stratégiques, et qu'elle ait récemment annoncé son intention d'acheter 100 tonnes cette année, ses réserves d'or sont, du moins en partie, gérées activement. Le Qatar (5 tonnes), les Philippines (3 tonnes), la Mongolie (2 tonnes) et l'Allemagne (1 tonne) - probablement liée à la frappe de pièces pour cette dernière - ont également été des vendeurs importants au cours du premier trimestre.

 

Sources: IMF IFS, Respective central banks, World Gold Council; Mentions légales

*Données du 31 mars 2022. Note : le graphique inclue uniquement les achats / ventes de 0,5 tonnes ou plus. Goldhub : Réserves des banques centrales

 

À l'avenir, l'or pourrait susciter davantage d'intérêt en tant que diversificateur, les banques centrales cherchant à réduire leur exposition au risque dans un contexte d'incertitude accrue. Nous pensons que les banques centrales resteront des acheteurs nets en 2022, même si le ralentissement de la croissance économique et la hausse de l'inflation pourraient limiter la demande d'or des banques centrales à court terme.

Source originale: World Gold Council

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