L’envolée des prix a débordé une bonne partie de la sphère économique. Nombreux sont les économistes et les experts du monde financier qui n’avaient pas anticipé tant la magnitude que la persistance des tensions inflationnistes, allant jusqu’à nier le phénomène ou ne lui prêter qu’un caractère transitoire. Les banquiers centraux, au premier rang desquels Jerome Powell (FED) et Christine Lagarde (BCE) ont été les premiers à se fourvoyer, avant que de prendre la mesure de la puissance de la vague d’inflation qui balayait quasiment toutes les économies de la planète. Cette poussée inflationniste est aujourd’hui au centre de toutes les attentions, et les grandes banques centrales lui accordent depuis plusieurs mois la priorité. Tout porte à croire que les hausses de taux décrétées par la réserve fédérale (FED) et la Banque centrale européenne (BCE), couplées aux effets de bases, commencent du reste à porter leurs fruits. Les derniers chiffres publiés aux Etats-Unis et en zone euro témoignent de l’apaisement des pressions inflationnistes. De l’autre côté de l’Atlantique, l’inflation est retombée à 7,1 % en novembre contre plus de 9 % au mois de juin tandis qu’en zone euro, elle est redescendue sous la barre des 10 % en décembre.
En dépit de cette désinflation, les banquiers centraux ne semblent pas disposés à revenir sur leur politique monétaire agressive. Au contraire, les dirigeants de la FED et de la BCE campent sur leur position et affichent leur volonté acharnée de poursuivre une lutte sans merci contre l’inflation. Un rétropédalage des banques centrales, attendu et anticipé par les marchés, ne parait donc pas à l’ordre du jour malgré les signes d’un ralentissement économique. Pour quelles raisons les banquiers centraux maintiennent-ils leur politique de hausse des taux tandis que le mouvement de désinflation semble enclenché et l’activité économique menacée ?
Dans un entretien accordé à Synapses, Christian Parisot, président d’Altaïr Economics, décortique la vision et les anticipations des banquiers centraux qui pourraient justifier leur motivation à ne rien lâcher et les risques que cette radicalité fait potentiellement peser sur les marchés financiers.
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