Les politiciens et les banquiers centraux redoutent le spectre de la déflation (qui provoque une baisse des prix des biens et services), mais pour le consommateur moyen, c’est plutôt la baisse du pouvoir d’achat suite à la hausse des prix, qui est le problème.

Le cabinet britannique YouGov a établi un graphique sur la base d'une étude des prix des différentes catégories de produits dans plusieurs pays de la zone euro qui permet d’expliquer ce paradoxe :

 

Les consommateurs européens ne ressentent pas la baisse des prix

 

Il montre que l’évolution des prix des produits et services n’a pas été du tout homogène, et qu’il existe même de grandes disparités entre les différentes catégories. On peut établir une distinction bien nette entre les biens et services de nécessité (alimentation et boissons non alcooliques (+ 21%), électricité (+ 50%), eau (+ 34%)), dont les prix ont augmenté d’entre 20 et 50% sur les 10 dernières années, tandis que le coût des biens et services que l’on achète plus pour le plaisir, la fonctionnalité, ou le statut (téléphones mobiles (-70%), télévisions (-60%), ordinateur, appareils ménagers (-7%)), a baissé au cours de la même décennie.

Résultat: les consommateurs ont bien raison de penser que l'inflation réelle est plus élevée que ce que leur indiquent leurs gouvernements respectifs. La majorité de leurs revenus nets, qui ont augmenté de seulement 8,5% au cours des 5 dernières années, est consacrée aux produits et services nécessaires maintenant 20 à 50% plus chers, et de plus en plus de familles ont du mal à joindre les deux bouts.

Cette constatation a des implications importantes en matière de politique économique ; si le prix des produits de base demeure élevé, ou s’il s’élève encore davantage, la Banque Centrale Européenne échouera à insuffler une reprise économique basée sur la consommation des ménages.

Même la chute récente des cours du pétrole n’est pas l’aubaine que l’on croit. Les contrats portant sur la fourniture énergétique sont souvent négociés 3 années à l’avance, ce qui signifie que la baisse des prix de gros grâce au gain réalisé sur le coût de l’énergie sera différée dans le temps.

En outre, les carburants pour les voitures ne représentent que 4,5% du panier de l’Indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) de la zone euro.

Source originale: Express.be

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