L'économie de l'Allemagne, longtemps admirée pour sa robustesse industrielle et son modèle mercantiliste, semble désormais prise dans la tourmente au moment même où la dérive des comptes publics de la France pourrait valoir à celle-ci une dégradation de sa note par les agences de notation comme Standard & Poor’s. Les chiffres récents publiés en Allemagne sont sans équivoque : malgré un léger redressement de 1% entre décembre et janvier, la production industrielle, pilier du modèle germanique, s'affaisse de 5,5% sur un an. Cette dégradation de l'environnement économique allemand assombrit les perspectives de la zone euro, la puissance d’outre-Rhin constituant jusqu'à présent son principal moteur économique.

Face à des défis économiques croissants dont la crise énergétique n’est pas le moindre, la déclaration du ministre des Finances allemand, Christian Lindner, résonne comme un cri d'alarme : « Nous ne sommes plus compétitifs ». Cette franchise met en lumière les profondes fissures dans le roc que fut jadis modèle économique germanique. Quelle voie l'Allemagne, autrefois championne incontestée de l'industrie européenne et des exportations et désormais dont les entreprises se délocalisent en raison de l’envolée des coûts du gaz et de l'énergie, doit-elle désormais emprunter alors que l'inflation (la hausse des salaires en témoigne) ne parait pas vaincue ?

Patrick Artus, conseiller économique chez Natixis, nous éclaire sur les causes du naufrage de l'Allemagne, les risques de stagflation que sa débâcle fait peser sur la zone euro, D'après lui, la route vers une éventuelle reprise économique est loin d'être tracée. La situation actuelle pourrait même constituer un cocktail explosif aux retentissements majeurs sur l'ensemble des pays de la zone euro et sur l'ensemble des actifs (bourse, or, Bitcoin, cryptos).

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