Écoutez l'épisode 3 de notre podcast "À l'Orée de l'Éco" :

 

 

Pourquoi investir dans un “ETF Monde” ? Parce que la logique voudrait que “le monde” , lorsqu'il lui arrive d'être entier, ne fasse pas courir de risques isolés. Sauf qu’investir dans le MSCI World, c’est miser sur 1400 des plus grandes entreprises des pays principalement occidentaux, diversifiées géographiquement dans 23 pays et sectoriellement dans 11 différents domaines d’activités. 

Nous sommes bien éloignés de la projection conceptuelle “d’ensemble” évoquée par “le monde”.

Déjà, l’indice MCSI ACWI permet de suivre plus du double, en nombre de valeurs, des groupes inclus dans le MCSI Monde. Aussi, on parle cette fois de 50 pays, 23 développés et 27 émergents. Plus d'émergents que de développés ; puis que veut réellement dire développé aujourd'hui s’agissant de pays ? je serai curieux de le savoir, et surtout, selon qui… Il faudrait plutôt parler de “nouvelles puissances” et de “pays déclinants”, cela correspondrait plus justement à l’actualité de notre siècle. Malheureusement cela ne serait pas à notre avantage, nous, en notre qualité de pays européens.

Le MSCI Monde est donc principalement concentré sur les très grandes capitalisations de l’Occident. Le MSCI ACWI inclut lui beaucoup de petites et moyennes capitalisations, en plus de ne pas laisser sur le bas côté bien des pays au sein desquels le business roule comme sur des rails.

L’essentiel pour investir son argent est d’observer le réel, très peu la réalité selon les autres ; jamais tenir compte de la réalité des autres.

Si lors d’un voyage dans une ville peu familière, en vue d’acheter un appartement, vous vous laissez guider par un agent immobilier local pour naviguer dans différents quartier, votre hôte vous présentera au gré de vos pérégrination, au mieux, les biens qu’il compte en catalogue, au pire, parmi ceux-ci, ceux qu’il ne parvient pas à vendre, ceux dont personne ne veut.

Si, dans la même situation, vous payez un guide pour qu’il vous fasse découvrir la ville et qu’il vous confie tout ce qu’il convient d’en connaître, puis que vous partez parallèlement à la recherche par vos moyens des biens qui sont disponible à la vente, là, vous serez alors en capacité de réaliser la meilleure affaire.

Il en est de même s'agissant d'investissements financiers, votre intérêt ne doit jamais être d’une façon ou d’une autre, la contrepartie de la personne qui vous guide.  Les idées impartiales que vous vous faites à propos de la situation économique mondiale doivent être celles qui vous dirigent vers la personne ou la société qui va vous assister pour mener vos investissement, et non l’inverse.

Avant d’agir, prenez soin de détailler chacun des gains qui seront générés par votre investissement. Par exemple, lorsque vous investissez dans un produit structuré financier par l'intermédiaire d’un conseiller en gestion de patrimoine, ayez toujours à l’esprit que vous achetez un produit financier qui a été élaboré par un structureur avec lequel vous n'êtes pas en contact. Dans une logique analogue à l’exemple cité précédemment, ce n'est pas parce que votre conseiller en gestion de patrimoine présente tel ou tel produit financier dans son catalogue que vous devez y diriger votre argent ; c’est parce que vous aurez cerné et compris l’avantage apporté par un produit ou par un autre que vous devrez choisir l'opérateur adapté pour vous y faire accéder.

La planète financière qui se dessine laisse entrevoir un croquis aux contours plus impitoyables encore que par le passé. Cela signifie qu’il sera plus complexe à l’avenir de gagner de l’argent en supposant que les personnes sollicitées ou les écosystèmes répondront aux attentes individuelles. L’on observe bien que dans les pays émergents, que nous convoquions précédemment, le système boursier ne présente pas autant d’importance qu’aux États-Unis. Aux Émirats arabes unis, il y a bien des places boursières, à Dubaï ou à Abou Dabi, mais le rôle qu’elles occupent est mineur. Le business, dans sa dimension la plus concrète, est là bas le maître mot de la richesse – et si la bourse présente cette qualité de pouvoir enrichir l'épargnant, le business, lui, ne fait croître les comptes bancaires des seuls entrepreneurs.

À l’instar de la bourse, qui permet d’entreprendre sans avoir à le faire, l’or physique permet de détenir le socle de la richesse monétaire sans avoir nécessairement à le dire. S’il convient d'ailleurs de déclarer l’or que l’on vend, se procurer de l’or ne contraint pas à effectuer une quelconque déclaration. Les demandes d’or des banques centrales, comme celles des différentes catégories de particuliers, ne cessent d’augmenter partout dans le monde. Il semblerait même que des institutions des pays du Sud global s'approvisionnent en or par des circuits peu conventionnels dans le but d’éviter que les pays occidentaux puissent observer ces achats.

Si en 2025, un ralentissement notable de la croissance des grandes valeurs américaines et européennes est observé, parallèlement à une baisse des taux directeurs des banques centrales, il y a de fortes probabilités pour que le cours de l’or s’envole à la hausse.

C’est bien cette catégorie d’arguments qui doit convaincre d’user de l’or pour stocker sa richesse, rien d’autre.

C’est lorsque les intérêts divergent que le terreau de la traîtrise est le plus riche ! Votre conseiller en gestion de patrimoine a-t-il les mêmes intérêts que vous ? Parfois, peut-être ; d’une part, sûrement… 

D'ailleurs, il est davantage d’usage pour un CGP de proposer à ses clients d’investir dans des produits financiers, plutôt que d’investir leur liquidité en immobilier, ou… “plus absurde encore”, de garder celle-ci.

Que le marché actions ait globalement fait des prouesses ces dernières années, c’est certain. Qu’il ait été plus judicieux d’y investir ses euros, plutôt que de les laisser sommeiller et s'étioler, sans nul doute également – mais parfois, pourtant, comme le silence sait être d’or, l’argent qui dort n’est pas forcément celui qui meurt. Le tout réside dans le fait de savoir à quelle heure les bas de laine doivent être au lit, ou en sortir. À ce jeu là, il y a fort à parier pour qu’un intermédiaire potentiellement rémunéré pour ne pas laisser l’argent stagner, recommande de l’investir, quoi qu’il en risque. Warren Buffet, scruté depuis, presque une éternité, s'attend-il à une baisse du marché ? L’oracle qui siège à la tête de Berkshire Hathaway est actuellement assis sur une montagne de cash s'élevant à 325 milliards de dollars. Est-ce vraiment du cash ? au sens bancaire du terme bien sûr. Réellement de la liquidité disponible sur des comptes. En somme, pas exactement. Puisque cet argent est certainement dépendant du marché action et obligataire, malgré qu’il n’y a pas de positions prises directement par Buffet. Toujours est-il que ce dernier laisse présager une forme de méfiance à l’endroit du marché. Ce n'est sûrement pas la seule crainte des changements fiscaux qui a convaincu Warren Buffet de réserver autant de cash.

Que l’on ne se méprenne pas, je n’ai rien contre les conseillers en gestion de patrimoine, rien non plus contre les perspectives boursières de 2025. Quoi qu’il en soit, l’on sait bien que les prédictions en ce champ sont toujours claironnées par ceux qui savent encore moins, que les autres, ceux qui ne savent pas… en réalité, personne ne sait, il faut se douter, au mieux.

Trump est là, c’est presque sûr ; si les taux de la Fed viennent à drastiquement être abaissés, il apparaîtra logique de faire son marché au milieu des valeurs réunies dans le Russel 2000, sinon pas vraiment ; les valeurs européennes vont souffrir, les performances du S&P risquent d'être décevante, Goldman Sachs voit l’once d’or à 3 000 dollars pour le Noël de l’année prochaine, le bitcoin ne peut que monter… Très bien, il s’agit des grandes lignes – lorsqu’il s’agit d’argent, gare à ne pas s'auto-satisfaire de ses raisonnements parce qu'ils sont logiques ; premièrement parce que celle-ci n’est pas reine, et surtout parce qu'elle dépend toujours d’une affligeante géométrie, parfois déloyale.

Pourquoi, par exemple, s'évertuer à investir massivement et à long terme, dans la même poignée de big caps US, lorsque l’on sait que, dans quelque configuration que ce soit, ça n’est plus là que la croissance sera à capter ? Généralement, tout simplement, parce que cela s’inscrit dans une forme de logique – peut être celle de la rassurance.

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