Écoutez l'épisode 5 de notre podcast "À l'Orée de l'Éco" :
Deux tiers des avoirs bancaires des grandes fortunes de France sont détenus hors France — c’est-à-dire dans des banques étrangères ou des succursales de banques françaises installées à l’étranger. Au moins 40% du patrimoine financier est donc logé, par exemple, en Suisse, au Luxembourg, en Belgique, aux États-Unis ou encore à Dubaï…
En comparaison, ce sont seulement 15 à 25 % des avoirs des grandes fortunes d’Allemagne (la même proportion que pour les Émirats Arabes Unis), qui sont placés dans des juridictions étrangères — et encore, il convient de partir du principe qu’il existe toujours un montant minimal de capitaux investis à l’étranger, ne serait-ce que pour des raisons de diversification ou découlant d’opportunités d’investissement. On pourrait dire, de facto, que les Allemands conservent majoritairement leurs avoirs, alors que les Français sont contraints de les placer ailleurs que chez eux… Les raisons ? Fiscalité lourde, instabilité politique, tendance accrue à la socialisation, représentation médiatique régulière visant à stigmatiser la richesse ainsi que sa détention et sa création.
La France est en train de sortir de l’aventure économique, et il semble presque que l’on soit empêché de la sauver. Eric Lombard, le ministre de l’Économie et des Finances, déclarait récemment que les entreprises devraient à l’avenir “accepter d'être moins rentables”.
C’est une hérésie — presque vouloir ignorer les principes fondateurs de la civilisation libérale.
Ce sont exactement les signaux inverses qu’il faudrait envoyer :
- S'éloigner catégoriquement de tous les projets mortifères visant à “mobiliser l’épargne privée” et, par extension, faire à nouveau comprendre que détenir des avoirs en France est sans risque, dans un cadre où la propriété privée est pleinement reconnue et respectée.
- Réduire massivement l'Impôt sur la fortune immobilière (IFI) et plafonner la fiscalité globale sur le capital (incluant IR, prélèvements sociaux, IFI).
- Étendre la flat tax sur les revenus du capital à tous les types d’investissements, y compris en crypto-monnaies ou dans des actifs non-cotés, avec un abattement pour réinvestissement en France.
- Créer des zones d’investissement privilégiées avec fiscalité allégée pour les family offices et les start-ups dans les périphéries des villes comme Paris, Marseille, Toulon, Bordeaux, Lyon.. Cela attirerait une manne considérable de profits, et générerait donc, logiquement, emplois et prélèvements. Cela permettrait, par ailleurs, de redonner un attrait économique à des villes françaises dont la principale identité paraît être devenue celle de la contrainte sociale.
- Offrir un régime fiscal dérogatoire pour les grandes fortunes rapatriant leurs avoirs : exonération d’IFI pendant 5 ans pour les actifs investis en France et réduction massive des droits de succession pour les transmissions locales.
- Amnistie fiscale temporaire pour les capitaux rapatriés avec une taxe unique de 10% et une garantie de non-poursuite. Sur une plage de deux années, j’estime qu’une cinquantaine de milliards au minimum devraient revenir sur le territoire assez rapidement.
- Créer un guichet unique, numérique, mais pas seulement, avec des opérateurs qui traiteraient l’essentiel des problématiques en lien avec les créations d’entreprises et la fiscalité.
Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, 150 milliards $ ont été rapatriés aux États-Unis, et Goldman Sachs table sur un rapatriement de 800 milliards $ d’ici à 2027-2028.
Je note au passage qu’une telle politique permettrait également aux banques françaises d'être pleinement en mesure de financer les entreprises françaises (y compris les PME) — car la fuite de capitaux pèse lourdement sur les capacités de financement de nos organismes bancaires.
En outre, nous ne pouvons pas nous résoudre à ce que les capitaux français financent la croissance immobilière à l’étranger ou encore les start-ups étrangères. Ce n'est pas davantage de contrainte qu’il faut instaurer, mais au contraire, un cadre propice à la création de valeur.
Les capitaux français sont investis dans des centres financiers (Suisse, Luxembourg, Belgique, États-Unis) et dans des paradis fiscaux (Îles Caïmans, Singapour, Dubaï) qui attirent 20-30% des avoirs offshore français (200-300 milliards €). Le progrès ne sera pas entravé, et il sera numérique. Même si l’asservissement fiscal devait être croissant en Europe, les populations seront malgré cela de plus en plus libre dans le monde de demain.
La France doit redevenir une grande nation. L’avenir de ces pays — les États-Unis, les Émirats etc. — repose sur des bases claires : être un territoire d'innovation, incarner un paradis de l’entreprise et de la richesse, être un centre financier correspondant aux canaux de notre époque…
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