Sans rire ? "Simon Black" (un nom de plume) vient d’écrire un article intitulé "La demande d’or physique s’effondre". Il s’est focalisé sur les chiffres de la demande de pièces au détail. Le contenu est en grande partie trompeur, vu qu’il se penche sur la demande de pièces d’or par rapport au marché papier de l’or. Nous ne connaissons pas vraiment l'intention de cet article, mais son contenu est dépourvu de toute pertinence sur la demande réelle mondiale d’or physique. 

Bien que la demande pour les pièces et les petits lingots au détail ait un peu décliné par rapport à l’an passé, deux facteurs peuvent expliquer cette situation. Premièrement, le prix. Les prix de l’or et de l’argent étaient plus bas au début de 2016 qu'ils ne le sont actuellement. Le prix de l’or en février 2017 était en moyenne de 1 230-1 240 $, tandis qu’un an plus tôt, il se situait à environ 1 175 $. Les acheteurs au détail de pièces d’or et d’argent sont très sensibles aux prix et ont tendance à ralentir leurs achats s'ils grimpent trop. Il n’est donc pas surprenant qu’il se soit vendu plus de pièces frappées l'an dernier. Cet "effet prix" sur la demande pour les pièces d’or et d’argent peut expliquer les 25% de différence entre 2016 et maintenant.

Le second facteur est l’économie. N’oublions pas que l’utilisateur final des pièces et lingots frappés est principalement l’acheteur au détail. Au cours des deux premiers mois de 2017, les salaires réels ont décliné. Ce qui est encore plus négatif pour les ventes au détail de toutes sortes est que le revenu réel disponible a décliné, d’année en année, depuis décembre 2015 :

 

 

Même si nous, à Shadow of Truth, ne considérons pas l’achat de métaux précieux comme étant "discrétionnaire", les ventes au détail, incluant les ventes de pièces de métaux précieux, dépendent fortement du niveau relatif de revenu disponible réel. Ainsi, encore une fois, cela ne devrait pas être une surprise que, en se basant sur la demande au détail pour le métal physique, les ventes au détail de pièces d’or et d’argent soient en baisse.

D'autre part, cet article avance l’idée que les ventes au détail de métaux précieux représentent la demande mondiale d’or et d’argent. Rien n’est plus éloigné de la vérité. La demande au détail n'a pas d'incidence sur les prix autre que, peut-être, les primes sur le marché des pièces qui varient selon l’offre minière et la demande au détail.

La grande part de la demande d’or physique vient de l’industrie de la joaillerie, des banques centrales de l’Est et de riches investisseurs sophistiqués ou institutionnels. L’Inde et la Chine, à elles seules, importent plus d’or qu’il n'en est produit annuellement dans les mines. C’est pourquoi l’or "papier", dixit Black, grimpe. C’est pourquoi le BRI et les banques centrales occidentales n’ont pas réussi à éliminer l'importance de l’or dans le système monétaire mondial.

Les importations d’or en Inde ont grimpé de 175% en février, par rapport à février 2016 (96,4 tonnes). En fait, les importations officielles d’or en Inde grimpent depuis décembre. Cela n’inclut pas les "dorés" ou l’or de contrebande. 179 tonnes d’or ont été retirées du Shanghai Gold Exchange en février. C'est 60% plus élevé qu’en février 2016. Les réserves d’or de la banque centrale de Russie augmentent quasiment tous les mois depuis la mi-2007.

Prétendre que la demande mondiale d’or s’effondre démontre une certaine ignorance, voire de la mauvaise volonté. Cette affirmation devient purement idiote quand on examine les faits, ce que nous faisons dans cet épisode de Shadow of Truth :

 

Source originale: Investment Research Dynamics

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