« Il n'y a aucun moyen d'éviter l'effondrement final d'un boom provoqué par une expansion du crédit. L'alternative est de savoir si la crise doit arriver plus tôt, par l'abandon volontaire d'une expansion supplémentaire du crédit, ou plus tardivement, comme une catastrophe finale et totale du système monétaire affecté. » - Ludwig von Mises
CHYPRE
Plus tard, dans les livres d’Histoire, les événements de Chypre seront analysés en tant que catalyseurs de la fin d’un schème de Ponzi qui aura duré plus d’un siècle, au même titre que l’assassinat à Sarajevo, comme début de la Première Guerre, ou l’effondrement de Kreditanstalt en 1931, comme début de la Grande Dépression.
N’est-il pas ironique qu’exactement cent ans après la création de la Fed (une banque privée créée pour le bénéfice des banquiers), le système financier, fragile et corrompu, puisse tomber à cause de l’insolvabilité d’une ou deux banques chypriotes?
En fait, ce qui se passe à Chypre ne constituera pas la raison de l’effondrement, mais juste l'élément déclencheur de ce qui a toujours été inévitable.
Il n'y a que deux issues possibles à la crise actuelle :
- Des retraits massifs (bank run) du système bancaire lourdement grevé (sous effet de levier de 25 à 50 fois), ce qui ferait qu’aucune dette ne pourrait être payée, et mènerait à un effondrement déflationniste.
- Aussi, nous allons assister au début de la plus massive impression monétaire jamais vue, ce qui mènera à une dépression hyperinflationniste.
Ce deuxième résultat est le plus probable, quoique le risque d’implosion systémique est très grand, si les banques centrales prennent trop de temps à renflouer le système avec de l'argent. Le résultat déflationniste signifierait qu’aucune banque ne survivrait et qu’il n’y aurait plus d'argent dans le système. Et le résultat hyperinflationniste rendrait la monnaie complètement sans valeur. Dans les deux cas, l’or en sera le grand bénéficiaire.
Mais, évidemment, l’impression monétaire ne réglera rien, puisque des morceaux de papier d’une valeur intrinsèque de ZÉRO ne peuvent jamais créer de la richesse. Au mieux, cela permet de reporter à plus tard, pour un temps très court.
Chypre est comme un mini-modèle du système financier mondial. Le FMI, la BCE et les politiciens ont cru pouvoir s’en sortir en faisant supporter aux déposants une partie des pertes, mais ils n’en ont clairement pas considéré les conséquences. Cette action, si ratifiée, amènera non seulement des retraits massifs des banques chypriotes, mais aussi des banques des pays en difficulté comme l’Irlande, l’Espagne, le Portugal, l’Italie, la Grèce etc. Éventuellement, cela pourrait s’étendre au monde entier.
Il faut s’attendre à ce que, très bientôt, le FMI, la Fed, la BCE, la Banque d’Angleterre, la Banque du Japon et les autres banques centrales décident d’une action concertée pour supporter le système financier, afin d’éviter l’effondrement total.
Cela fait plus de dix ans que je conseille aux investisseurs de sortir leurs actifs du système bancaire. Cela ne signifie pas seulement les billets de banque, mais aussi les autres investissements (actions, obligations, or etc), qui risquent d’être perdus avec la faillite des banques.
La préservation de la richesse est maintenant absolument critique. Cela implique d’éliminer les risques de contrepartie partout où c’est possible. Tout, dans le système bancaire, est exposé à un risque de contrepartie, même s’il s’agit d’un actif en détention mutualisée ou alloué. Lehman, MF Global et Sentinel constituent tous des exemples d’actifs appartenant à des clients qui ont été perdus dans le système financier.
L’or et l’argent continueront de refléter la destruction totale des monnaies de papier à laquelle mènera l’impression monétaire illimitée. Mais les investisseurs doivent détenir les métaux précieux sous forme physique, et ils doivent les entreposer en-dehors du système bancaire.
Source originale: Goldswitzerland
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