La filiale américaine de Deutsche Bank, la plus grande banque allemande, a été recalée à la seconde étape des tests de résistance (stress tests) imposés par la Réserve fédérale américaine.
La Réserve américaine a jugé que ses bases financières étaient trop faibles pour résister à une crise comme celle qui a menacé d’effondrement l’économie mondiale en 2008. La Fed a indiqué que Deutsche Bank montrait des "carences nombreuses et significatives en termes d’identification des risques" et des "failles cruciales" dans son plan de distribution du capital.
Non seulement la Deutsche Bank a échoué aux stress tests américains, mais elle n'a pas écouté plusieurs avertissements de son service interne d’évaluation des risques :
Selon Reuters : « Dans les semaines précédant le stress test annuel de la Réserve fédérale américaine, un ancien directeur des risques de Deutsche Bank AG a averti à plusieurs reprises les cadres de la filiale américaine qu’ils laissaient voir une image bien trop idyllique de la santé de la banque.
Ces avertissements ne concernaient pas les stress tests de cette année. Ils ont été écrits par William Broeksmit en décembre 2013 et janvier 2014, au moment où la banque préparait un stress test interne imposé par la Fed. À cette époque, Broeksmit était le directeur de la filiale américaine.
Dans un email aux dirigeants, Broeksmit indique que la banque devait "améliorer la résistance" et que les prévisions étaient "beaucoup trop optimistes". Et dans d’autres emails, il écrit que les prévisions de pertes étaient "beaucoup trop faibles" et que le Conseil d'administration devrait être mis au courant des écarts, qui étaient "beaucoup trop importants" pour ne pas en tenir compte plus sérieusement.
Les dirigeants de la Deutsche Bank aux États-Unis ont repoussé les avertissements de Broeksmit, selon les emails examinés par Reuters.
L’an dernier, la Deutsche Bank avait été exemptée de soumettre son portefeuille à un stress test de la Fed, mais elle devait quand même effectuer son propre test, en utilisant les mêmes scénarios que les autres banques.
Broeksmit a été retrouvé pendu à son domicile de Londres le 26 janvier 2014. Après l’enquête du coroner, la thèse du suicide fut retenue. Ce mercredi, la Fed a validé les craintes de Broeksmit. »
À première vue, cela n’est rien de nouveau, n’est-ce pas ? Tout simplement une autre banque qui a fait une grosse erreur et qui devra payer une amende…
Mais la Deutsche Bank n’est pas une banque ordinaire. La Deutsche Bank détient des tonnes de produits dérivés, à hauteur de 55.000 milliards d’euros, ce qui représente 20 fois le PIB de l’Allemagne, ou 5 fois le PIB de la zone euro.
Bien sûr, la bulle des produits dérivés n’éclatera pas à moins que quelque chosee n’arrive dans le monde réel, alors la Deutsche Bank n’a rien à craindre… n’est-ce pas ? Ce n’est pas comme si elle avait des investissements dans des régions en difficultés… n’est-ce pas ? Ce n’est pas comme si elle ignorait ce qu’il se passe en Grèce, en Italie, en Espagne… etc. Cela doit faire un bon bout de temps qu’elle s’est retirée de ces pays à risque… n’est-ce pas ?
Et bien, pas selon le rapport de Standard & Poors d’août 2014…
« La Deutsche Bank est plus exposée à ce que l’on nomme la périphérie de la zone euro que plusieurs autres banques, à cause principalement de ses succursales commerciales et au détail en Italie et en Espagne et des positions prises par sa banque d’investissement. En se basant sur le pays de domicile de la contrepartie primaire, son exposition nette agrégée au risque de crédit en Grèce, Irlande, Italie, au Portugal et en Espagne représentait plus de 42,4 milliards d’euros au 30 juin 2014. »
Alors maintenant vous pouvez dormir tranquille sans à vous inquiéter de l’effondrement du système financier mondial… au moins jusqu’à lundi.
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