La Compagnie des Métaux Précieux (CMP) a été fondée en 1935. Implantée en banlieue parisienne, elle a produit des lingots d’or et d’argent jusqu’à la fin des années 1980.
En septembre 1935, la firme S. Silberfeld & Cie, en partenariat avec la Société de Banque Suisse (SBS), crée la CMP à Paris. Avant cette date, une collaboration existait déjà entre SBS, Silberfeld, et la maison londonienne Mocatta & Goldsmid. L’initiative de fonder la CMP revient à Silberfeld, avec pour ambition de structurer cette coopération.
La SBS détenait entre 40 % et 50 % du capital de la CMP, ce qui lui permettait d’étendre ses activités sur le marché français.
La CMP fut équipée dès le départ d’un système d’affinage électrolytique, lui permettant de rivaliser avec des entreprises établies comme Degussa. À cette époque, des acteurs historiques tels que Caplain Saint-André ne disposaient pas d’infrastructures modernes ni de capacités d’exportation, tandis que d’autres maisons, comme le Comptoir Lyon-Alemand ou Marret, Bonnin, Lebel et Guieu, faisaient face à de graves difficultés de gestion et de financement. Dans ce contexte, la CMP s’est imposée comme le seul fondeur-affineur disposant de bases financières solides durant cette période de crise.
Kodak s’approvisionnait notamment auprès de la CMP en nitrate d’argent.
En 1984, la CMP est reprise par la société américaine Engelhard, spécialisée dans le raffinage de platine et d’or, fondée en 1902 par Charles Engelhard, un courtier en métaux d’origine allemande ayant émigré aux États-Unis en 1891.
À partir de ce moment, les lingots d’or pur produits par la CMP étaient accompagnés d’un bulletin d’essai ou certificat portant les deux noms : CMP – Engelhard.
Le 5 décembre 1989, la CMP a définitivement cessé sa production de lingots d’or. Ces lingots, aujourd’hui rares, sont devenus des pièces recherchées.