Le ministre de l'Économie Bruno Lemaire s'est félicité de la résistance de l'économie française aux turbulences actuelles et a d'ailleurs relevé la prévision de croissance du PIB (de 2,5% à 2,7%).
Est-ce un leurre ou une bonne nouvelle ? Olivier Delamarche et Anice Lajnef décryptent :
Olivier Delamarche précise que la France s'enfonce dans un déficit commercial sans précédent, que l'inflation (8% en Europe) atteint un sommet également, et il n'y a pas de croissance. Le pays est en récession depuis deux trimestres et cela va s'aggraver. Les prix ont explosé et les revenus n'ont pas suivi. Les gens vont devoir arbitrer. L'hyperinflation sur les factures d'énergie a jusque-là été protégée par un bouclier. Mais nous finirons par payer cela.
Le PIB c'est de l'énergie transformée. Si l'on baisse la consommation d'énergie, on baisse mécaniquement le PIB.
Anice Lajnef mentionne que nous vivons dans une économie complètement pilotée. Les États sont dopés à l'argent magique des banques centrales depuis une dizaine d'années. C'est comme un patient sous morphine. Nous vivons dans une économie zombie, sans projets industriels, sans projets de recherche, d'innovation ... À cela s'ajoute la guerre en Ukraine, une guerre proxy menée par les États-Unis, sur le sol européen, qui sabote l'économie et la monnaie.
Sans énergie, il n'y aura pas de croissance. Les prix à la production de l'Allemagne ont bondi de 45%. Les industriels (acier, aluminium) ne peuvent pas supporter ce prix. Le mot récession est tabou mais nous sommes en plein dedans.
La crise énergétique n'est pas une conséquence de la guerre. Elle vient d'un manque d'anticipations de la part des politiques, et l'excès de création monétaire de la part des banques centrales. Et les boucliers et subventions ne sont que de faux cadeaux pour masquer les erreurs commises. Selon Anice Lajnef, "l'infantilisation faite par Macron est insupportable" et ce sont les classes moyennes et les plus pauvres qui subiront fortement les politiques qui ont été menées. Il faudrait revenir aux politiques des années 1960 et flécher la création monétaire sur des projets qui créent vraiment de la valeur. Nos politiques ne sont pas assez visionnaires.
Les gens n'ont plus confiance en la monnaie et se demandent où investir leur épargne. Une solution est d'investir dans le "dur", comme par exemple l'or physique.
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